Résumé de la 14e partie - L'infirmière est surprise devant l'absence d'installation radio. Elle encourage le docteur à s'équiper... «A quelle maison me conseillez-vous de m'adresser, de préférence ?» - «Il yen a d'excellentes en France, telles que Massiot ou la Compagnie générale de radiologie... Maintenant, si vous avez plus confiance dans une installation étrangère, Siemens en Allemagne et Philips en Hollande construisent un matériel de premier ordre... Dès que cela vous sera possible, vous devriez faire un voyage à Paris pour vous renseigner et voir ce qu'il y a de mieux... D'autant plus que vous ne serez pas du tout gêné par la place dans votre grande maison ! Ce n'est pas comme les médecins parisiens dont les appartements sont parfois trop exigus. Peut-on vous demander où donne cette porte, docteur ?» - «Sur un petit salon qui servait de boudoir à ma mère : elle y faisait sa tapisserie.» J'ouvris la porte : le boudoir, tendu de cretonne bleu pâle, était resté intact, tel que je l'avais connu quand ma mère y passait des après-midi entiers. La seule qui avait encore le droit de pénétrer dans cette pièce ovale, devenue pour moi un musée de la piété filiale, était Clémentine : elle l'époussetait religieusement chaque samedi en prenant bien soin de remettre le moindre bibelot en place, à l'endroit exact où ma mère l'avait mis une fois pour toutes. Marcelle Davois regardait ce boudoir aux teintes fanées sans paraître même comprendre tout ce qu'il évoquait pour moi, depuis le métier sur lequel ma mère tendait le canevas de sa tapisserie, jusqu'à la bergère au velours inusable, où elle s'asseyait et aux pieds de laquelle j'avais joué, enfant, pendant de longues heures sur le tapis... Tout cela comme tout ce qui appartenait au passé des autres - ne pouvait pas intéresser cette femme au cœur insensible et aux pensées impénétrables. Ce qui comptait pour elle était les dimensions de la pièce, suffisantes pour y installer les appareils du progrès, ceux qui permettraient de détecter encore mieux la souffrance physique où les tares humaines — «C'est l'endroit idéal, docteur ! Il communique directement avec votre cabinet : les malades n'auront qu'une porte à franchir... On pourrait très bien placer la glace-écran ici, la table basculante là et le diaphragme tournant juste derrière... Dans ce coin, le transformateur, et, à droite de la porte, le pupitre de commande... Il serait préférable que le parquet fût remplacé par un plancher isolant avec lame de plomb, mais ici c'est moins nécessaire que dans un appartement de Paris, où il y a presque toujours des locataires à l'étage au-dessous. S'il n'y a pas d'isolant, les rayons peuvent traverser le plancher, pénétrer dans la pièce du dessous et amener d'assez sérieux ennuis aux personnes qui habitent dans cette pièce.» - «Aucun risque de ce genre chez moi ! Sous ce boudoir, il y a une cave.» - «Très bien : cela vous fera une économie appréciable dans les frais d'installation... Tiens ! vous avez une autre porte dans ce boudoir ? Où donne-t-elle ?» - Sur un débarras où ma mère faisait ranger mes jouets autrefois. » (A suivre...)