Violences - Sans plus de précision, l'agence officielle syrienne Sana a fait état ce matin de l'explosion d'une voiture piégée à Damas, au moment où les appels internationaux se multiplient pour évacuer les civils et les blessés bloqués à Qousseir, en proie à de violents combats depuis deux semaines. Après quelques semaines de répit dans les attentats à la voiture piégée à Damas, une attaque de ce type a frappé ce matin le quartier de Jobar, dans l'est de la capitale syrienne. L'attentat, qui n'a pas été revendiqué, ressemble aux nombreuses attaques similaires perpétrées par les jihadistes du front al-Nosra, fer de lance des rebelles qui a fait allégeance à Al-Qaîda. Alors que la guerre continue de faire rage en Syrie, la commission d'enquête de l'ONU présentera mardi un rapport qualifié de «terrifiant» à la veille d'une réunion à Genève entre l'ONU, la Russie et les Etats-Unis pour préparer une conférence de paix qui pourrait avoir lieu en juillet selon Paris. Damas a donné son accord de principe pour participer à cette conférence initiée par Washington et Moscou, mais l'opposition, en proie à des divisions, a exigé au préalable le départ du président Bachar al-Assad et l'arrêt des combats. De son côté et au regard des derniers affrontements, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon demande aux protagonistes de la bataille de Qousseir (centre de la Syrie) d'épargner les civils et de les laisser quitter la ville, a indiqué hier samedi son porte-parole Martin Nesirky. Selon M. Nesirky, M. Ban «demande instamment à toutes les parties de faire le maximum pour éviter les pertes civiles» et il rappelle au gouvernement syrien «qu'il a la responsabilité de protéger les civils sous son contrôle, y compris de la menace de milices». Au moment où les grandes puissances tentent de réunir une conférence internationale sur la Syrie, M. Ban «rappelle à toutes les parties du conflit que le monde les observe et qu'elles seront tenues pour responsables de toute atrocité commise contre la population civile de Qousseir», conclut le communiqué de l'ONU. La Haut commissaire aux droits de l'Homme, Navi Pillay, et la patronne des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, ont elles aussi lancé un appel conjoint à épargner la population civile et à cesser les combats pour évacuer les blessés, estimant que «1 500 blessés pourraient avoir besoin de soins médicaux urgents». Mmes Pillay et Amos demandent aux belligérants «d'autoriser les civils à chercher refuge dans des endroits plus sûrs» et d'accepter «un cessez-le-feu immédiat» afin de permettre aux agences humanitaires d'évacuer les blessés et de fournir aide et secours aux habitants de Qousseir. Plus de 10 000 personnes ont déjà fui vers les localités voisines de Hasiya et Al-Dumina et ces déplacés ont eux aussi besoin d'une aide d'urgence, ajoute le communiqué.