Prévention - Les spécialistes s'accordent pour dire que les intoxications alimentaires constituent un problème important de santé publique. Un problème dont les proportions deviennent alarmantes en cette période estivale où l'on enregistre chaque année des hausses inquiétantes dans les cas d'empoisonnement alimentaire. L'augmentation de ces risques serait, selon Ali Bestandji spécialiste en nutrition, «due non seulement à la chaleur qui favorise le développement des microbes et à la consommation d'aliments non contrôlés, mais surtout aux repas collectifs servis lors des cérémonies de mariage et autres fêtes organisées habituellement dans notre pays tout au long de la saison estivale». A ce sujet, notre interlocuteur rapporte qu'une récente étude élaborée par le ministère délégué chargé de la Famille et de la Condition féminine portant sur le thème de la fréquence des intoxications alimentaires en période estivale, vient de révéler que 70 % de ces intoxications enregistrées en Algérie se produisent lors des cérémonies de mariage ou autres fêtes conviviales. Cette étude signale également que les hôpitaux algériens ont accueilli près de 4 000 cas d'intoxications alimentaires au cours de l'année dernière. Dans leur totalité, ces intoxications d'origine alimentaire ont été toutes signalées en période estivale. Ce qui pousse le spécialiste à tirer la sonnette d'alarme face à l'inquiétante hausse que pourrait connaître ce phénomène au cours de cet été. Concernant les principales causes des intoxications alimentaires dans notre pays, l'on apprend que dans 28 % des cas recensés en 2012 sont dus à de la viande avariée. Rappelons, à ce sujet, qu'une étude récemment réalisée par le ministère du Commerce, portant sur un échantillon de 864 types de viandes et dérivés provenant de divers lieux, a révélé que 280 des viandes ne sont pas stockées conformément aux règles d'hygiène, ce qui représente 32,4 % de l'ensemble de l'échantillon. Sur ce registre, selon le professeur Merazka, spécialiste en pathologies contagieuses, contacté ce matin, la viande considérée comme un ingrédient indispensable dans la préparation des repas festifs n'est soumise à aucune règle de contrôle vétérinaire. «Les moutons, les volailles et autres sont égorgés par les membres de la famille sans aucun contrôle. Ce qui aggrave le risque d'intoxication alimentaire pouvant même induire la mort», souligne-t-il. A l'instar du professeur Merazka, le docteur Salaoudji, spécialiste en maladies contagieuses, contacté également ce matin pour s'exprimer sur les causes des intoxications alimentaires, atteste, pour sa part, que «la présence d'une blessure mal cicatrisée au niveau de la main de la personne qui prépare les repas de la fête, risque de causer une intoxication alimentaire de tous les invités. Ce genre d'intoxication peut conduire à la mort». C'est aussi le même son de cloche à la sous-direction du contrôle sanitaire et de l'hygiène alimentaire au ministère de l'Agriculture. A cet effet, notre source auprès de cette sous-direction nous apprend que «des instructions ont été données aux inspections des 48 wilayas pour axer le contrôle sur l'hygiène pour éviter que le constat des intoxications fait durant ces dernières années, ne se répète. Notre interlocuteur explique également, que les boucheries et les vendeurs de volailles qui ont pris l'habitude d'entreposer leurs produits dans des réfrigérateurs sans observer les bonnes pratiques dans ce genre de manipulations, vont être cet été surveillés comme le lait sur le feu, parce que c'est là que se forment en majorité des foyers de dangers microbiologiques constatés jusqu'à présent.