Le livre survivra «au progrès technologique dans la forme lecture-loisirs», a estimé M. Hubert Fondin, professeur en science de l'information et de la communication de l'université de Bordeaux III (France), lors d?une conférence qui a eu lieu au Centre culturel français d?Oran. Dans une réflexion intitulée «Le système d'information documentaire, du papier à l'électronique», le spécialiste a préconisé, à l'adresse des professionnels du livre (libraires, bibliothécaires, documentalistes), une évolution dans la médiation qu'ils assurent. «Une telle réflexion est indispensable, car dans l'histoire des moyens de communication, jamais une technologie ne s'est implantée aussi rapidement que celle de la numérisation des données», a-t-il formulé en s'appuyant sur l'exemple de l'internet. Dans le constat qu'il fait de cette mutation, le conférencier n'en a pas moins plaidé pour la pérennité du papier, un support auquel il attribue de nombreuses qualités tels le plaisir de feuilleter lors de la consultation d'un livre et la construction de la pensée à travers l'écriture. Or, dans la société du multimédia, qu'il qualifie de «société de l'urgence», le spécialiste observe une idée «d'éclatement» du fait que le document électronique peut être constamment changé, à l'opposé du livre où tout est structure. Si l'immédiateté implique des mutations culturelles et professionnelles, en revanche, fait remarquer l'orateur, «le marché du papier se porte bien et de nombreux chercheurs constatent un maintien de l'écrit contrairement au livre dont la survie semble de plus en plus menacée». «Cependant, tout nouveau moyen de communication n'a jamais remplacé l'ancien mais lui a été d'un apport complémentaire», a-t-il encore énoncé en espérant que cette logique «se poursuivra à l'heure où d'aucuns parlent déjà de ?l'après-livre?».