Résumé de la 1re partie - L'homme cruel, pour que son fils lui prouve qu'il est un homme, lui demande d'aller chercher du bois d'ébène dans la montagne... Le lendemain, quand l'homme apprit que son père le soumettait à une dure épreuve, il eut beaucoup de chagrin, il se confia à sa mère qui lui dit : «Mon cher fils, ton père est un monstre, il veut se débarrasser de toi. Tu sais bien que le bois d'ébène est difficile à acquérir, la montagne recèle beaucoup de dangers. Qu'à cela ne tienne ! Par Dieu, je prouverai à mon père que je suis un homme, je m'en vais. » Il sella son cheval et prit le départ pour la montagne. Deux jours plus tard, il revint à la maison triomphant. Il monta les portes et fenêtres en bois d'ébène. Au matin suivant, il sortit et annonça aux paysans qu'il avait réussi dans son entreprise ; il les chargea d'avertir son père. Ce dernier, en apprenant la nouvelle, fut très étonné. «Mon fils est brave», se dit-il. Il déclara aux paysans : «Demain, vous direz ceci à mon fils : puisque ta mère a abandonné le domicile conjugal et que Dieu a veillé sur vous, puisqu'elle t'a construit un château au bord de l'eau et que tu l'as doté des portes et fenêtres en bois d'ébène, il te faudra les peindre avec du lait de lionne.» Le lendemain, quand le jeune homme apprit par les paysans que son père le soumettait à une seconde épreuve, il se mit à pleurer. Sa mère essaya de le consoler : «Je te l'avais bien dit, ton père veut ta mort, il use de stratagèmes pour se débarrasser de toi. Où pourrais-je trouver du lait de lionne ? Il te sera difficile d'en avoir mon fils : les fauves te dévoreront.» Après réflexion, le jeune homme alla trouver le vieux sage. Il lui raconta son histoire et lui demanda conseil. «C'est une difficile entreprise pour toi jeune homme. Il te sera difficile d'atteindre ton but. Néanmoins voilà ce que tu devras faire : achète une vache, égorge-la, puis coupe-la en morceaux de viande au pied d'un arbre. Cache-toi dans un coin et attends.» Le jeune homme suivit à la lettre les conseils du vieux sage. Tapi dans un coin il attendait... Peu après, les fauves, attirés par l'odeur de la chair fraîche, s'approchèrent de l'arbre et se régalèrent. La lionne, repue, se détacha du groupe et dit à haute voix : «Je jure par Dieu que je donnerai à l'auteur de cet acte généreux tout ce qu'il demandera, même si c'est du lait.» A ces mots, le jeune homme sortit de sa cachette, il s'avança vers la lionne en disant : «Justement c'est ce qui m'amène. Hum ! si je n'avais pas prêté serment, je t'aurais dévoré ». Elle se tourna, présenta ses mamelles au jeune homme. Il remplit alors une outre de lait et s'en retourna chez lui content. Sa mère fut heureuse de le revoir. Le lendemain, dès que le soleil se leva, il sortit et annonça la nouvelle aux paysans. Ces derniers en avisèrent leur maître dès leur retour des champs. A l'annonce de la nouvelle, le père resta muet de surprise. Néanmoins, il ne désarma pas ; il avait à proposer à son fils une épreuve encore plus ardue. (A suivre...)