Négligence - Un égout se déverse depuis une quinzaine d'années à l'intérieur d'une cave, atteignant la conduite d'AEP. L'APC déclare ouvertement son impuissance à remédier à une situation dangereuse. Les habitants du quartier populaire de la cité de police de Fougeroux, dans la commune de Bouzaréah, particulièrement les habitants du Bâtiment E, se plaignent depuis plus de quinze ans d'un problème sérieux constituant un véritable danger pour leur vie et leur santé. Les canalisations des eaux usées ont éclaté et fini par atteindre celles d'alimentation en eau potable (AEP). Certains nous ont précisé que l'eau du robinet dégage parfois des odeurs pestilentielles. Ces habitants n'ont pas caché leur crainte face à cette situation déplorable. Les Maladies à transmission hydrique (MTH), qui prolifèrent en ces temps de grandes chaleurs, sont un danger permanent. Le risque est plus grand dans ce quartier dont les canalisations des eaux usées du bâtiment E se déversent à l'intérieur des caves, à cause d'un réseau d'assainissement défectueux. Les camions hydro-cureurs qui sont des options qui s'inscrivent dans le plan de replâtrage de lutte contre ces maladies de l'été, ne peuvent pas résoudre le problème. «Puisque les responsables savent qu'il y a danger, pourquoi ne prennent-ils pas des mesures pour mettre un terme à cette situation ? Doivent-ils attendre que la catastrophe s'installe pour enfin intervenir ?», nous dit un groupe de citoyens. L'autre épidémie qui guette les habitants de ce quartier populaire des hauteurs d'Alger, concerne les maladies véhiculées par les animaux errants. Nous avons remarqué à travers toute la cité, un seul bac à ordures... éventré en plus. L'accumulation des ordures ménagères a même atteint les semblants de trottoirs et attire les chiens, les chats et les rats d'égout..., voire les sangliers. «Ces problèmes compliquent vraiment la vie des citoyens. Le discours sur l'hygiène que prônent ces derniers temps les pouvoirs publics, relève du populisme uniquement», nous lance un citoyen du quartier, qui a pris l'habitude de faire appel à un bricoleur, «Aâmi Chabane» pour déboucher cette canalisation. Le P/APC de la commune de Bouzaréah, Mohamed Lamine Kitouni, que nous avons contacté, déclare ouvertement son impuissance à remédier à cette situation. «Nous n'avons pas les moyens d'intervenir dans de telles situations. S'il s'agit d'une urgence, c'est au wali délégué que revient la décision. En ce qui me concerne, je ne peux débloquer le moindre dinar sans me référer au code des marchés.» En lui rappelant qu'il est responsable conformément au code communal, de la santé de ses concitoyens, l'élu du peuple rétorque : «Usez de votre statut de journalistes pour interpeller le wali délégué. D'ailleurs, même si une instruction est donnée dans ce sens, il faudrait attendre au moins 8 mois pour commencer les travaux. C'est le temps qu'il faut pour mettre en branle toute la procédure. Je n'ai pas l'habitude de mentir à mes interlocuteurs.» Soit le temps nécessaire pour que la catastrophe se produise.