Résumé de la 10e partie - Quelques secondes seulement avant l'impact le commandant semblait avoir repris la situation en main. Donc s'il y a eu un problème mécanique, pourquoi a-t-il ensuite disparu ? Certains enquêteurs écartent alors la panne mécanique pour se concentrer une nouvelle fois sur le pilote. Le souci principal pour les Américains était que le facteur humain n'avait pas été exploré à fond. La haute estime dont bénéficiait le pilote égyptien, fausse-t-elle l'analyse ? «En Egypte les pilotes sont très respectés, surtout les anciens de l'armée de l'air. Le commandant Kedir était un officier de l'armée de l'air bardé de décorations. Dans un tel contexte, le pilote est au-dessus de tout soupçon. Et en cas de problème on a naturellement tendance à suspecter le matériel», indique un des enquêteurs. Le pilote du vol 604 était un héros de la guerre qui comptait plusieurs milliers d'heures de vol. En étudiant à nouveau les données de l'enregistreur de paramètres, les enquêteurs découvrent pourtant quelque chose de curieux. Avant même l'étrange virage sur la droite, trois choses semblent se produire simultanément. Au lieu de faire un large virage à gauche, l'avion sort trop tôt de sa courbe. Il relève le nez et sa vitesse air se réduit notablement. Or, à ce moment précis le commandant ne dit rien. Comme s'il n'avait pas remarqué le changement par rapport à la trajectoire de vol prévu. «J'ai décollé de Charm el-Cheikh de nuit à bord du même type d'appareil. En aucun cas le pilote ne doit laisser la vitesse air chuter de 30 nœuds ou laisser l'inclinaison latérale se modifier de plus de 5 degrés et sans expliquer clairement les causes de ces changements», affirme le spécialiste. Certains enquêteurs avancent alors une nouvelle hypothèse qui pourrait bien expliquer ces comportements étranges. Le commandant Kedir, a-t-il pu être victime d'une désorientation spatiale ? (A suivre...)