Tension - La Syrie a accusé ce matin les pays occidentaux, à leur tête les Etats-Unis, de chercher à imposer leur volonté au peuple syrien et de soutenir le Front al-Nosra, lié à Al-Qaîda. «Les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ont levé le voile sur leur véritable objectif (..) qui est d'imposer leur volonté au peuple syrien», a affirmé ce matin, le ministère syrien des Affaires étrangères dans un communiqué. Il ajoute que ces pays «soutiennent les groupes terroristes armés liés au Front al-Nosra», affilié à Al-Qaîda. Damas répond ainsi à l'intention affichée des pays occidentaux d'accentuer leur soutien à l'opposition syrienne, qui, selon une étude conduite par l'institut britannique de défense IHS Jane's, publiée hier, est composée de 1 000 groupes différents dont plusieurs milliers de jihadistes. Le prétendu soutien des Etats-Unis et de leurs alliés à une solution politique à la crise en Syrie (...) contredit leurs tentatives permanentes (...) d'imposer leurs conditions et de soutenir des groupes qui pratiquent la violence et le terrorisme en Syrie», a ajouté le ministère. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a affirmé, hier lundi, que le président Bachar al-Assad avait perdu «toute légitimité» pour diriger la Syrie. Ce à quoi répond le ministre des Affaires étrangères syrien en indiquant que «Bachar al-Assad est le président légitime choisi par le peuple syrien et il le restera tant que le peuple syrien le voudra. Le président Assad exerce ses prérogatives conformément à la Constitution approuvée par le peuple syrien», a-t-il encore souligné. Pour sa part, le chef de la diplomatie française est arrivé ce matin Moscou pour tenter d'infléchir l'opposition catégorique de la Russie à une résolution «forte» sur la Syrie, au titre d'un projet défendu par Paris d'une résolution «forte et contraignante» au Conseil de sécurité de l'ONU sur le démantèlement des armes chimiques syriennes. Ce à quoi hier encore Moscou et par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'est opposé catégoriquement, estimant que ce dossier était pétri de «mensonges et falsifications». Pour l'heure l'option armée «reste sur la table» pour les Etats-Unis, a assuré une porte-parole du département d'Etat, Marie Harf, plaidant pour une résolution à l'ONU prévoyant des «mécanismes d'exécution les plus forts possibles». Mais Russes et Américains ont déjà des interprétations divergentes de leur accord de samedi. Pour M. Lavrov, le texte de Genève ne prévoit pas qu'une résolution mentionne le chapitre 7 de la charte des Nations unies, qui autorise la force en dernier ressort.