Si un coup d'arrêt n'est pas donné à la pollution de notre littoral, il ne sera plus question de relever la cherté de notre poisson. Pour la simple raison qu'il n'y aura plus ni sardine, ni dorade, ni crevette à pêcher... Onze espèces sont en voie de disparition car la Méditerranée risque de devenir une «mer morte». «Le rejet des hydrocarbures est la principale cause déterminant cette pollution», a-t-il assuré. Et c'est ainsi que «11 espèces de poissons sont en voie de disparition dont la sardine, l'anchois, le mérou, la badèche, la dorade et la crevette». «Si cela continue comme ça dans quelques années la mer Méditerranée deviendra une mer morte», a-t-il prévenu, précisant qu'une bouteille de plastique peut résister entre 150 et 200 années : une goutte de mercure peut rester encore 500 années en mer. M. Bellout qui s'exprimait lors d'un point de presse au siège de l'UGCAA, a ensuite rappelé que l'oued El Harrach qui a été ouvert en 1960 à la pêche est aujourd'hui dans une situation catastrophique en matière de pollution. Il a ensuite ajouté que «L'oued Seybouse, qui s'étend sur 240 km et traverse 7 wilayas de l'Est, est lui aussi pollué» . Sur un autre plan, le comité national des marins pêcheurs revient encore sur la menace sur les ressources halieutiques, la prolifération de l'informel et la non-assurance du matériel. Mais malgré tous ces problèmes qui persistent, le comité national des marins pêcheurs par la voix de son président, n'a pas caché sa satisfaction quant aux dernières mesures prises par la tutelle en faveur des pêcheurs et qui ont contribué favorablement à la remise en ordre du secteur . «Depuis 2005, je n'ai pas cessé de dénoncer tous les dépassements dans le secteur de la pêche, j'ai été même menacé de mort (...) mais sans résultat». Aujourd'hui, la donne a changé. Avec le nouveau ministère, les choses ont bougé. Sur le volet social, les pêcheurs ont droit par exemple à l'augmentation des allocations, au capital décès, à l'assurance des personnes et des matériels et à une aide sociale. La création de l'association de la solidarité des pêcheurs marins en mai 2013 par le ministère de tutelle, permet aux pêcheurs de bénéficier d'une aide sociale durant la période des arrêts biologiques, a-t-il expliqué. Ce n'est pas tout, la vente en gros des produits maritimes aux halles à marées dans 14 wilayas côtières sera désormais contrôlée par les gardes-côtes. Cette décision permettra, sans doute, de contrôler les produits maritimes avant leur commercialisation. L'autre disposition prise par le département de Ferroukhi, a-t-il rappelé, est liée à l'offre des crédits bancaires grâce aux dispositifs d'aide à l'emploi (CNAC Ansej) en faveur des jeunes promoteurs pour l'obtention de chalutiers et avec l'Angem pour l'obtention des poissonneries ambulantes. Par ailleurs, M. Bellout a indiqué que 75 % de la flottille algérienne n'était pas assurée soulignant que «beaucoup de pêcheurs évitent de payer les frais de l'assurance de leur matériel estimés seulement entre 7 000 et 9 000 DA». Tout en précisant que « bien que cette assurance ne soit pas obligatoire, les pêcheurs doivent prendre leurs responsabilités en cas de catastrophes (incendies...). A Skikda, 3 chalutiers non assurés ont pris feu, ce genre de cas est fréquent et c'est à eux d'en assumer les pertes». Affirmant, en outre, que «40% du poisson est vendu dans l'informel». M. Bellout a précisé que la production nationale de la pêche est estimée à 187 000 tonnes par /an. Une quantité dérisoire, à ses yeux, comparativement au Maroc qui produit 1 050 000 tonnes de poisson par an et la Tunisie à 650 000 tonnes /an.