Regain Avec des grèves en cours et des menaces de grève, une nouvelle fois, le front social fait parler de lui. Alors que les clameurs de l?euphorie de la dernière présidentielle ne se sont pas encore complètement tues, voilà que les tumultes revendicatifs du front social reviennent sur le devant de la scène. Ainsi, on a, de nouveau, depuis le début de la semaine en cours, une grève des praticiens de la santé plus ou moins suivie menée par la Snpsp. La tentative d?endiguement du mouvement par la tutelle, à travers l?organisation précipitée d?une réunion de conciliation entre les deux parties, a vite fait de capoter. D?ordre strictement syndical, les griefs des grévistes de la santé contre leur tutelle se résument, selon eux, au fait que cette dernière ne répond aux revendications des blouses blanches que par l?installation de commissions de travail qui disparaissent aussitôt que le conflit amorcé s?atténue. Pratiquement de même ordre, les magistrats de la Cour des comptes, toutes fonctions confondues, sont passés, eux aussi, à l?action syndicale dès hier. Ils ont, à cet effet, organisé un rassemblement au siège de leur institution pour protester contre les conditions, d?après eux, lamentables dans lesquelles ils travaillent. Ils ont même adressé un appel en ce sens au premier magistrat du pays pour l?informer de leur situation et de celle de leur institution. Autre conflit larvé, sinon en gestation, le dialogue de sourds qui semble s?instaurer entre le ministère de l?Education et les responsables des écoles privées. L?objet du litige, ici, c?est la récente injonction faite à ces établissements de mettre leurs programmes en conformité avec ceux émanant du ministère de l?Education. Ce à quoi les responsables de ces écoles ne semblent pas obtempérer. Réunis et conjugués aux autres jacqueries qui ont pour théâtre plusieurs localités du pays profond, ces trois conflits sociaux expriment en fait tout le bouillonnement qui prévaut actuellement dans la société algérienne et auquel les pouvoirs publics semblent impuissants à apporter des réponses définitives. Et dire que le pays n?a jamais été mieux loti en moyens financiers et matériels.