Une industrie automobile en ordre de marche en Algérie est possible d'ici à 2015, c'est l'avis développé par Mokhtar Chahboub, directeur général de la Société nationale des véhicules industriels (SNVI). Il s'exprimait au cours d'une table ronde consacrée à la sous-traitance organisée hier au club El Moudjahid et à laquelle ont participé le président du Conseil national consultatif (CNC) pour la promotion des PME, le représentant de Hb Technologie, une entité qui a à son actif un ensemble de projets de sous-traitance, le représentant de l'Union professionnelle des industries mécaniques. Le directeur général de la SNVI a souligné que l'Algérie est en mesure d'asseoir cette industrie, pour autant qu'elle réunisse toutes les conditions y afférentes. Cela voudrait-il dire qu'à l'heure actuelle l'environnement économique, le climat des affaires ne s'y prêtent pas ? Mokhtar Chahboub a énoncé une somme de paramètres à mettre en place avant de réfléchir à une industrie automobile. Il dira ainsi qu'il faut d'abord relever le niveau des sous-traitants, un constructeur automobile ayant besoin de «gens» performants, car n'est pas sous-traitant qui veut, devait-il dire. Plus loin, le DG de la SNVI a expliqué que, si l'on n'arrive pas à faire venir des constructeurs chez nous, c'est parce qu'il y a des «cahiers des charges contraignants». Et, c'est pourquoi ces constructeurs automobiles préfèrent aller chercher ailleurs, s'implanter là où il y a moins de bureaucratie. Mais ce n'est pas si évident que cela, notait le représentant de l'Union des industries mécaniques. La preuve, pour s'installer en Tunisie, pour l'exemple, ces constructeurs se voient obligés de monter des projets en partenariat avec des Tunisiens en matière de pièce de rechange, rappelle le représentant de l'Union des industries mécaniques. S'agit-il là d'une difficulté faite à des constructeurs ? Ou alors d'une formule destinée à faire de l'industrie automobile une industrie intégrée ? C'est l'idée de l'intégration qui semble avoir été privilégiée dans beaucoup de pays. Une industrie intégrée, l'Algérie n'y aurait-elle pas pensé ? Une question à laquelle a essayé de répondre le patron de la SNVI dans les débats d'hier. Il a ainsi affirmé que son souhait était que la stratégie industrie, critiquée récemment par le Premier ministre, prenne en considération quelques aspects tels que la «spécificité du secteur de la mécanique, de l'automobile, l'intégration». Et qu'il faut avoir une stratégie qui permette de se positionner à l'échelle mondiale. M. Bensassi, du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, a avancé pour sa part qu'il y a «des non-dits» dans le choix fait par Renault qui a opté pour une usine au Maroc. C'était l'année dernière. M. Bensassi a déclaré, dans un autre chapitre, qu'on ne peut pas parler de la sous-traitance sans évoquer la PMEme, qu'il faut que cette dernière ne soit pas seulement un enjeu commercial, en allusion à l'import-export. Y. S.