On leur aurait promis à maintes reprises de raccorder leur exploitation aux réseaux électriques ; on les avait assurés que leurs doléances pour l'amélioration de leurs conditions de travail seront prises en charge. En vain. Des promesses en l'air. Alors, les agriculteurs de Doucen ont formé un cortège qui s'est ébranlé vers le chef-lieu de la wilaya pour se faire entendre et espérer que leurs légitimes revendications seront enfin satisfaites. La distance parcourue, sépare leur localité du chef-lieu de wilaya. Le représentant des agriculteurs protestataires, Ali Meghzi, a souligné dans une déclaration à l'APS, que par cette marche qui a duré plus de 18 heures, les professionnels de la terre entendaient porter aux autorités locales une «préoccupation majeure» liée aux «entraves rencontrées dans l'exercice de leur travail de fellahs». Il s'agit, a expliqué M. Meghzi, de difficultés relatives essentiellement au raccordement des périmètres concédés de Louzen et d'El Adjrem au réseau électrique afin de permettre aux pompes d'irriguer les terres. Des représentants des protestataires ont été reçus par les autorités locales dès leur arrivée au siège de la wilaya où leurs doléances ont «suscité la compréhension» de leurs interlocuteurs, selon M. Meghzi. Le directeur des services agricoles, Kamel Atrous, contacté à ce sujet par l'APS, a affirmé que les préoccupations exprimées étaient «entièrement prises en charge». Quoi qu'il en soit, les mêmes agriculteurs de la localité de Doucen ne sont pas à leur première action de protestation. En juillet 2011 déjà, ils avaient tenu un sit-in devant le siège de l'APC. Ils réclamaient l'électrification de leurs parcelles, dont le projet est en souffrance, tout en s'insurgeant contre les promesses non tenues des autorités communales. Le P/APC s'était engagé à intercéder en leur faveur auprès de Sonelgaz pour activer le projet en question, un fellah, Nourredine Cherrouf, avait souligné dans les colonnes d'El Watan le problème des semences. «Nous utilisons des semences importées et les résultats sont parfois décevants. Le fellah ne devrait pas être confronté à de telles surprises. On devrait procéder à des recherches, pour constituer une banque nationale des semences, adaptées à notre climat et qui donnent les meilleurs rendements, dans les instituts et les laboratoires», avait-il déclaré à ce propos. Nourredine Cherrouf, avait par ailleurs assuré que si les agriculteurs de Biskra avaient plus d'électricité, une main-d'œuvre plus qualifiée et un véritable accompagnement technique des services publics, ils pourraient faire des merveilles car les préoccupations des fellahs de la wilaya de Biskra d'une manière générale ont trait à la pénurie d'eau d'irrigation, la difficulté d'accéder à certaines exploitations agricoles et au circuit de commercialisation de leurs produits. En passe de devenir un grand pôle agricole, la wilaya de Biskra fait face actuellement à un important déficit de main-d'œuvre touchant toutes les filières agricoles particulièrement les grimpeurs de palmiers, les trieurs de dattes et autres travailleurs aux champs sont des métiers qui se raréfient à Biskra, où ce manque est un véritable casse-tête pour les producteurs, au point que certains songent à délocaliser une partie de leurs activités vers d'autres pays. Par ailleurs, des dizaines d'agriculteurs et de propriétaires de palmeraies des alentours de Sidi Okba, Sidi Khellil et Seriana, à 20 km à l'est de Biskra, se désolent de l'assèchement du barrage de Foum El Guerza qui alimentait traditionnellement leurs exploitations agricoles en eau d'irrigation.