Ordre du jour - La découverte récente de fosses communes dans les territoires sahraouis occupés remet à l'ordre du jour la question des crimes que commettent les autorités marocaines à l'encontre du peuple sahraoui. Les dépassements marocains ont été ainsi mis à nu par la découverte, début 2013, de deux fosses communes dans la localité de Mkala, près de Smara, et non loin du «mur de la honte», selon les révélations de Omar Abdesslam, président de l'Association des familles des prisonniers et disparus sahraouis (AFAPREDESA). Les restes de 60 corps au moins, dont des enfants, y ont été trouvés et l'identification de 9 d'entre eux a permis d'établir qu'il s'agissait de civils sahraouis exécutés par les forces marocaines lors de l'invasion puis l'occupation du Sahara occidental en 1976. Au lendemain de la découverte des fosses communes début 2013, l'AFAPREDESA a présenté un rapport sur la situation des droits de l'Homme au Sahara occidental comportant des données scientifiques émanant de médecins légistes et d'experts généticiens et confirmant l'implication des troupes d'occupation marocaines dans l'ensevelissement de disparus sahraouis dans des fosses communes. S'en est suivie une occupation qui s'est soldée par des milliers de victimes de graves et systématiques violations des droits de l'Homme qui se poursuivent à ce jour, alertent les Sahraouis. «Plus de 4 500 cas de disparitions forcées, dont plus de 550 toujours non élucidés, 30 000 cas de détention arbitraire et plus de 30 000 cas de torture dont près de 55% de femmes et d'enfants», ont été enregistrés en 38 ans d'occupation, a affirmé à l'APS M. Abdesslam. Il a fait également état de «plus de 1 550 jugements iniques par des tribunaux civils et militaires marocains, et plus de 1 300 civils morts, dont plus de 200 personnes (la majorité des femmes et des enfants) durant les bombardements au napalm et au phosphore blanc en février 1976 ainsi que 2 500 victimes des mines anti-personnel posées par les forces marocaines». Et malgré ces preuves irréfutables, le Maroc continue d'ignorer la communauté internationale, en poursuivant ses actes de répression, d'arrestations arbitraires, de torture à l'encontre des Sahraouis. A cet égard, le Congrès américain a exprimé récemment de fortes inquiétudes sur ces états de faits. La parlementaire Betty McCullum a fustigé les autorités marocaines sur les actes de répression et d'abus qu'elles continuent de pratiquer en citant les différents rapports établis par plusieurs organisations internationales des droits de l'Homme (Amnesty international, Human Rights Watch, RFKennedy Center...) ainsi que la presse américaine. La poursuite des violations des droits de l'Homme par les forces marocaines contre les Sahraouis «est clairement rapportée par les organisations des droits de l'Homme», a-t-elle souligné. De toute évidence, a observé la parlementaire américaine devant le Congrès, «le roi Mohammed VI et son appareil de sécurité font preuve de défaillance en matière de droits de l'Homme à tel point que cela suscite l'attention croissante de la communauté internationale».