Résumé de la 14e partie - Le feu a détruit tous les systèmes électroniques et même les boîtes noires. Les traces ADN relevées sur les sièges des pilotes constituent désormais les seuls indices concernant les six dernières minutes du vol. L'examen de ces traces a vite fait de donner un certain nombre de pistes. Ainsi, il en est ressorti que le copilote est resté à sa place jusqu'au bout. Alors que le commandant était debout, probablement derrière à lutter contre les flammes. «Le copilote essayait sans doute de trouver un endroit où poser un avion de cette taille. Il n'avait pas beaucoup de marge de manœuvre. Il ne lui restait que quelques instruments de bord. Il devait chercher un indice lui indiquant où poser son avion ou même tenter un amerrissage forcé», explique l'expert. «Ce qu'on sait, c'est que le copilote était assis à sa place. Etait-il conscient ou pas ? Etait-il gravement brûlé ? Ça on n'en sait rien. On sait en revanche que le commandant de bord n'était pas à sa place. Sans doute essayait-il d'éteindre les flammes. Quand on a retrouvé les check-lists, les pages avaient fondu. Il s'en était donc servi pour combattre l‘incendie», ajoute-t-il. A 22h 30, heure d'Halifax, le copilote a coupé le moteur droit. Probablement parce qu'une fausse alarme lui indiquait qu'il était en feu. Cette action prouve surtout qu'une minute avant le crash, le copilote était toujours vivant et opérationnel. En revanche durant les dernières minutes, nul ne sait à quel moment les passagers ont pleinement pris conscience de la gravité de la situation. «On a retrouvé des traces de suie et de fumée jusqu'au plafond de la classe affaires. Mais on ignore si les passagers ont senti la fumée ou non. Les analyses ADN prouvent en tout cas, qu'ils n'avaient pas de résidus dans le corps», explique un autre expert. L'avion percute la mer avec une extraordinaire force, les 229 occupants meurent sur le coup. Les enquêteurs ont passé quatre ans et demi à examiner l'épave du Swissair 111. L'état canadien a dépensé 35 millions d'euros dans cette investigation, la plus grande jamais menée au Canada. Mais leur conclusion est capitale et remet en cause les critères utilisés par l'industrie aéronautique. «Cette enquête a permis d'expertiser les matériaux qu'on trouve à bord des appareils. La vitesse de propagation du feu nous a surpris. Et elle n'a pas surpris que nous. C'est pour cela qu'on insiste. Il faut imposer des normes plus sévères en matière d'inflammabilité des matériaux utilisés dans les avions», détaille encore l'expert. (A suivre...)