Résumé de la 4e partie - Le jeune homme venu voir la voiture de Yamina dans le but éventuel de l'acheter, a connu le père de celle-ci quelques semaines avant sa mort. Une fois que la mère est remise de son émotion, elle balbutie. — Ces sandales lui avaient été ramenées de Tamanrasset par un voisin. Mais dis-moi comment l'as-tu connu ? — Je ne l'ai pas vraiment connu madame ; il m'a juste donné à boire... Je vais tout vous raconter. J'avais douze ans quand mon frère aîné et moi et quelques copains de quartier du Télemly avions décidé de prendre le bus et de partir à la plage... Nous avions opté pour la Madrague qui se trouve juste à la sortie de Aïn Bénian... Mais arrivés à Baïnem, le bus est tombé en panne. Comme nous n'avions en poche que l'argent du retour, nous avons été obligés de poursuivre notre route à pied. Ce jour-là, il faisait très chaud... Tous avaient des gourdes pleines d'eau sauf mon frère et moi... Nous avions ramené un peu de nourriture mais nous avions complètement oublié de ramener de l'eau. A dire vrai, nous nous sommes dit que nous pourrions trouver de l'eau sur place. Mais nous nous sommes trompés. A Baïnem, nous nous avons demandé à boire à deux commerçants qui nous ont chassés. Nous avons alors décidé de ne plus chercher d'eau jusqu'à notre arrivée à la plage... — A cette époque-là, Aïn Bénian connaissait des coupures d'eau qui duraient parfois des semaines, explique Yamina, n'est-ce pas, maman ? — Ah ! C'est donc pour cela que les gens s'étaient montrés si avares en eau ? Mais toujours est-il que lorsque nous sommes passés devant cette villa, j'ai vu un homme devant le portail. Il était assis sur un un petit oreiller déposé sur un tabouret. La mère de Yamina étouffe un sanglot : C'est juste... il y avait toujours un oreiller sur son tabouret. Il m'a regardé et m'a souri avant de me demander : — Toi, mon petit, tu as l'air de quelqu'un qui a soif. — Je lui ai dit : «Oui, aammou !» — Attends, je vais te rapporter de l'eau, m'a-t-il dit. La mère de Yamina sourit et des larmes noyèrent ses yeux : — C'est toujours ainsi que j'ai connu Abderrazak : généreux à un point tel qu'il devinait toujours ce qui manquait aux gens et entreprenait de les satisfaire sans que ceux-ci en expriment la demande. Ensuite ? (A suivre...)