"Délais" L?Italie prendra mardi la présidence semestrielle de l'Union européenne, avec pour mission de conclure les négociations sur la Constitution de l'Europe élargie. «La Constitution de la nouvelle Europe sera signée à Rome», assure le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi. Mais ses homologues n'ont pas pris cet engagement dans les conclusions du sommet de Salonique le 21 juin. «La conférence intergouvernementale devrait achever ses travaux et approuver le traité constitutionnel dans les meilleurs délais et à temps pour que les citoyens européens en aient connaissance avant les élections au Parlement européen de juin 2004», stipule simplement le texte. M. Berlusconi a, toutefois, reçu des assurances sur l'organisation à Rome de la cérémonie de signature, car c'est à Rome que l'acte fondateur de l'Union européenne a été signé en 1957. Plusieurs autres dossiers sensibles, voire difficiles, sont sur l'agenda de la présidence italienne. Partisan d'une Europe très élargie, intégrant la Turquie, la Russie et Israël, Silvio Berlusconi va tenter de pousser les pourparlers pour renforcer les liens avec les pays des Balkans et ceux de la Méditerranée. Par ce biais, il espère des résultats sur la lutte contre l'immigration clandestine et contre le terrorisme. Silvio Berlusconi souhaite également jouer un rôle dans le processus de paix au Proche-Orient et a proposé d'organiser la première conférence de paix prévue dans la feuille de route en Sicile, à Erice. Ses excellents rapports avec son «ami» le président américain George W. Bush et avec le Premier ministre israélien Ariel Sharon lui donnent quelques raisons d'y croire. La relance de l'économie est une autre priorité de la présidence italienne. Elle propose un vaste plan d'investissements dans les grands travaux d'infrastructures, dont elle entend tirer avantage pour certains projets stratégiques nationaux. Silvio Berlusconi n'aura toutefois que quatre mois et demi pour engranger les succès escomptés. Le mois d'août et les fêtes de Noël sont en effet perdus. Il présentera officiellement le programme de sa présidence le 2 juillet devant le Parlement européen à Strasbourg, mais il devra patienter jusqu'au mois d'octobre pour lancer les travaux de la conférence intergouvernementale sur la Constitution.