Impasse L?échec venait exclusivement d'un désaccord insurmontable sur le système de vote applicable dans la future UE élargie. Une période d'interrogation sur l'avenir de l'intégration du Vieux Continent s?ouvre désormais avec l?échec, samedi à Bruxelles, des 25 membres de la future Union européenne qui ne sont pas parvenus à trouver un accord pour doter l?Europe de sa première Constitution. Les chefs d'Etat et de gouvernement ont essayé, à chaud, de minimiser la portée et les conséquences de ce raté d'un processus constitutionnel lancé il y a deux ans presque jour pour jour au sommet de Laeken (Belgique). Ils ont néanmoins jugé l'impasse suffisamment sérieuse pour ressortir immédiatement leur idée de «groupes pionniers», capables de permettre aux pays qui le souhaiteraient de faire avancer la construction européenne dans différents domaines majeurs. Silvio Berlusconi, le président en exercice de l'Union européenne qui avait souhaité un «miracle» avant l'ouverture du sommet, a souligné que l'échec venait exclusivement d'un désaccord insurmontable sur le système de vote applicable dans le future UE élargie. Après avoir tenté pendant 24 heures de rapprocher les points de vue entre partisans de la «double majorité» voulue par la Convention sur l'avenir de l'Europe et ceux du système de vote pondéré adopté à Nice en 2000, le chef du gouvernement italien y a renoncé, samedi en début d'après-midi. «Le désaccord était total sur le système de vote», a-t-il expliqué. Plus ou moins explicitement, de nombreuses délégations ont mis en cause l'intransigeance de l'Espagne et de la Pologne, accrochées aux avantages acquis dans le traité de Nice, qui accordait à ces deux pays «moyens» un poids presque équivalant aux quatre «grands» (Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie). Selon M. Schröder, Madrid et Varsovie «ne voulaient ou ne pouvaient pas changer leur position». Mais pour les pays favorables au compromis de la Convention, gage d'une plus grande efficacité dans une UE à 25, pas d'accord valait mieux qu'un mauvais accord.