Constat - Nacera Belaza, une plasticienne du corps, veut et aime faire profiter les jeunes talents algériens de son expérience en tant qu'artiste-chorégraphe. Nacera Belaza est une chorégraphe franco-algérienne – elle est née en Algérie et est arrivée en France à l'âge de cinq ans. Sa passion pour l'expression corporelle, donc pour la danse l'a conduite à la partager avec de jeunes danseurs algériens. Cela démontre son attachement à son pays de naissance, l'Algérie. Elle préconise alors des stages réguliers pour les danseurs algériens. «Ces stages sont organisés en vue de pallier le manque de formation et d'expérience scénique en Algérie», a-t-elle dit, hier, lors d'une rencontre au Musée d'art moderne d'Alger. Pour elle, ces ateliers de formation vont apporter des connaissances et même de l'expérience en mesure de développer la danse contemporaine en Algérie. Au cours de cet échange entamé il y a quelques années, Nacera Belaza, qui prend, selon elle, du plaisir à travailler avec des jeunes danseurs algériens et à partager avec eux son expérience, s'est dit satisfaite de la capacité d'assimilation des jeunes danseurs algériens et de leur potentiel créatif. Cela témoigne de l'entrain et d'une grande vitalité. «La capacité de travail insuffisante des jeunes danseurs algériens gagnerait à s'améliorer par des stages animés sur l'année par des professionnels», a-t-elle souligné. Celle qui mène des projets de création entre l'Algérie et la France regrette toutefois que l'art de la chorégraphie en Algérie soit à ses débuts, au stade de balbutiements. La danse contemporaine reste ainsi une expression à caractère événementiel dans le paysage culturel algérien, c'est-à-dire qu'elle n'est pratiquée qu'à des occasions, à l'exemple du Festival international de danse contemporaine où Nacera Belaza a remporté un prix lors de l'édition précédente (du 15 au 22 novembre dernier). Et de regretter en outre que «ce manque de visibilité de la danse contemporaine favorise le départ des jeunes talents vers d'autres pays où les occasions de se produire sont plus nombreuses». Pour illustrer ses propos, elle donne l'exemple des deux danseurs algériens qu'elle a fait participer au dernier Festival d'Avignon (juillet 2013, France) après des auditions organisées au Théâtre national algérien et qui veulent aujourd'hui s'installer en Europe faute d'opportunités dans leur pays. Celle qui s'est engagée dans un partage de sa vie de chorégraphe avec la jeunesse algérienne a dit : «Je veux et j'aime faire profiter les jeunes qui ont une spontanéité à vivre la danse, de mon expérience». Pour Nacera Belaza, il existe en Algérie une vitalité et une énergie qu'il faut juste canaliser et transformer en quelque chose de positif, donc de constructif, voire de créatif. Une façon pour elle de renouer les liens avec l'Algérie, son pays d'origine, donc de revendiquer son algérianité.