Sonorités - Le groupe mexicain Grifolklor et l'orchestre andalou de l'association des Beaux-Arts d'Alger ont marqué, hier soir, la 3e journée du 8e Festival international de musique andalouse et musiques anciennes. Le public de la salle Ibn Zeydoun à Alger a d'abord été gratifié d'un florilège de chansons du terroir mexicain, se reconnaissant dans les rythmes ternaires du 6/8 (Berouali) d'une dizaine de pièces qui faisaient retentir les sonorités folkloriques du «Son Jarocho», un genre musical mexicain, jusque-là méconnu. Chantant en chœur le travail des marins, la terre, l'eau, le feu, le voyage, l'amour, les oiseaux, la neige et le serpent à sonnettes (métaphore du mal intentionnel), les cinq musiciens dont une femme, ont exécuté un répertoire évoquant différentes facettes liées à la vie des petites gens en rapport permanent avec la nature. Pablo Senties au cajon (percussion en forme de caisse) et à la quijada (mâchoire d'âne, de cheval ou de vache utilisée comme instrument de percussion), présentait chaque pièce et donnait des indications sur certains aspects en liaison avec la culture et les coutumes mexicaines. Violeta Jarero Castillo, joueuse de Jarana (petite guitare d'accompagnement), Ivan Castellano, également joueur de Jarana d'un format plus grand, Pierre Campistron, à la Léona (Guitare basse acoustique)et Ernesto Cano Martinez au requinto (guitare solo), se sont relayés dans des tours de chants populaires sous la résonance du timbre authentique des instruments traditionnels. Autre instrument ayant attiré les regards, la Tarima, une estrade à plusieurs ouvertures de diamètres différents, servant de caisse de résonance aux quelques Zapateados (danse très rythmée exécutée avec les talons) que Violeta Jarero Castillo et Ernesto Cano Martinez ont généreusement offerte au public. La 2e partie de la soirée a mis à l'œuvre l'orchestre andalou de l'association des Beaux Arts d'Alger, présent avec Noubet Dil dans le mode mouwal, sous la direction de Abdelhadi Boukoura, au grand plaisir des mélomanes venus nombreux apprécier les belles mélodies du terroir et les rythmes irréguliers et composés des différents mouvements de la musique andalouse. Hadith aâïchki, Koulou li ladhi manaâ ezziyara, Afnaytou wajden, Malakani al hawa, Tahia bikoum, Lach talqi, Kada houwa al massae, Rimoun ramatni, Lakaïtouha fi tawafi tassaâ, ont constitué l'essentiel du répertoire savamment choisi par la trentaine d'instrumentistes, dont une dizaine de femmes, présents sur scène.