Intervention - L'ancien international belge des années 80 et ex-sélectionneur national des Diables Rouges en 2009 s'est, à son tour, exprimé sur les ondes de la Radio algérienne sur l'Algérie. Pour ceux qui ne le connaissent pas, Francky Vercauteren a déjà affronté l'Algérie ! C'était le 18 avril 1978 lorsqu'il portait les couleurs du prestigieux club d'Anderlecht au stade du 5-Juillet avec une victoire des Verts (3-1). Depuis, il a joué deux Coupes du monde (1982 et 1986) avant d'embrasser la carrière d'entraîneur qui l'a amené un peu partout avec entre autres la sélection belge en 2009, après avoir occupé le poste d'adjoint, puis tout récemment le Sporting Lisbonne (2012-2013) le club où évolue actuellement notre international Islam Slimani. Interviewé par la chaîne algérienne internationale, Vercauteren a donné sa façon de voir le groupe H du prochain Mondial où évoluera la sélection de son pays aux côtés de la Russie, de la Corée du Sud et de l'Algérie. Il dira : «Le tirage au sort, disons du point de vue de la Belgique, paraît sur le papier favorable pour notre pays, mais en même temps il est intéressant pour ne pas dire dangereux. C'est-à-dire que sur le papier et vu la qualité des joueurs que possède la Belgique ajouté aux derniers résultats de cette équipe, celle-ci paraît favorite. Seulement, avec la Russie, la Corée du Sud et l'Algérie, ce sont des adversaires difficiles qu'on ne connaît pas et qu'on doit découvrir. Ce sont des adversaires qui peuvent surprendre car sur le terrain c'est autre chose et il faudra s'en méfier.» Qu'en est-il du premier match contre l'Algérie ? Vercauteren s'explique : «Le début, c'est toujours difficile et important dans un Mondial dans le sens où toutes les équipes sont fraîches, concentrées et très motivées pour gagner afin de mieux aborder les deux matchs suivants. C'est un match très difficile, ouvert ou tout sera possible. Encore une fois, sur le papier, la Belgique est plus forte, mais connaissant l'Algérie, toutes les équipes seront déterminées.» Il demeure prudent vis-à-vis de notre équipe nationale. «On va davantage découvrir l'équipe algérienne, surtout après le dernier match contre le Burkina Faso, où cette dernière était entraîné par un technicien belge. On connaît quelques individualités, comme Feghouli, qui évolue à Valence, ou Medjani que j'ai suivi personnellement à l'Olympiakos, mais on la connaît mal comme équipe. Je dirai que l'Algérie est une équipe capable de surprendre et dont il faudra se méfier». Sur les possibilités des Verts d'avoir leur mot à dire dans cette compétition, Vercauteren est plutôt ouvert. «Dans un Mondial, il y a toujours des surprises et il y a des équipes qui peuvent se qualifier au détriment d'autres, même si sur le papier, les choses sont différentes. Chaque équipe, lors du premier tour, a une opportunité de bien se défendre et de surprendre. Il n'y a donc aucune équipe qui va en Coupe du monde en étant condamnée à l'avance. Elle doit être à la hauteur, en ayant la forme et la chance du jour pour réaliser des choses étonnantes, d'autant que le potentiel est disponible». L'éloge «Halilhodzic a toutes les qualités requises» Vercauteren ne tarit pas d'éloges sur le sélectionneur national Vahid Halilhodzic. «Il a prouvé qu'il est capable de faire du bon travail et de monter une bonne équipe qui a réalisé de bons résultats, une équipe solide et bien organisée. Pour le reste, je le connais de nom, je ne l'ai pas côtoyé. Je suis venu après lui au FC Nantes à l'époque, et là on parlait de lui en tant que joueur avec beaucoup d'éloges. Il a donc toutes les qualités pour diriger cette équipe algérienne vers les ambitions qu'elle affiche». Enfin, Vercauteren se dit ébloui par le public algérien en avouant : «Je me réfère toujours aux images de la qualification de l'Algérie avec cette joie du peuple qui touche même à distance. Du coup, je souhaite bonne chance à cette équipe pour qu'elle fasse de bons résultats et que le public soit derrière elle dans les bons et les moins bons moments». L'avantage «Slimani doit profiter de la bonne dynamique du Sporting» Interrogé sur le joueur algérien et dernier Ballon d'or de la saison 2013, Islam Slimani, Vercauteren a estimé que ce dernier doit surfer sur toutes les bonnes vagues, qu'elles soient de l'équipe nationale ou du Sporting, club qu'il a coaché il y a une année. «Je crois qu'en ce moment ça tourne bien dans cette équipe. Il est venu après moi et peut donc profiter de la bonne dynamique, de l'élan et des bons résultats de cette équipe pour réussir, pour se mettre en valeur et prétendre à mieux avec l'équipe nationale en Coupe du monde» L'ambition «Il faut d'abord assumer le premier tour» Vercauteren reste mesuré quant aux ambitions de l'équipe nationale belge. «Je pense qu'individuellement, la Belgique possède des joueurs de haute qualité qui évoluent dans de très grands clubs, notamment en Angleterre, alors qu'avant ils évoluaient en Belgique. Il s'agit d'une très bonne levée, en qualité et en quantité ; ce qui veut dire que lorsque des joueurs ne sont pas là, ils peuvent être remplacés par d'autres qui ont du potentiel. Ce qui signifie qu'individuellement et collectivement, on a pu construire une équipe de qualité et on a confirmé lors des éliminatoires ce dont nous étions capables.» Puis de poursuivre son analyse : «Il faut d'abord assumer le premier tour et s'assurer une des deux places avant de penser aux huitièmes de finale. Il faudra donc se méfier de ce premier match et de ce premier tour. Après, tout dépendra de la forme et de la chance du jour. On risque après de rencontrer l'Allemagne ou bien le Portugal,voire le Ghana, ce sont des équipes très fortes devant lesquelles on peut perdre, et ce serait navrant pour les ambitions de la Belgique.» En tout état de cause, Vercauteren estime que «la sélection doit assumer les ambitions très grandes du public belge qui rêve et qui rêve pas mal. Certains parlent même des demi-finales et plus chez les supporters qui ont beaucoup d'estime pour cette équipe et qui attendent énormément. Et on ne sera pas content, pour Wilmots, si on est éliminé très vite». L'appréhension «On doit confirmer devant les plus grandes équipes» Vercauteren partage le même sentiment que Marc Wilmots qui appréhende la fatigue chez certains joueurs, notamment ceux évoluant en Angleterre. «La fraîcheur physique et mentale peut influer, mais les garçons sont très ambitieux, très concentrés et très motivés de montrer ce dont ils sont capables. On dit qu'ils sont la meilleure génération que la Belgique n'ait jamais eue, mais tout reste à prouver. Toutefois, l'état de fraîcheur reste quelque chose qu'on peut gérer et les joueurs vont s'entretenir après la fin des championnats. Hors blessure, je ne vois pas d'inconvénient car la motivation, la concentration et l'appui de la Belgique tout entière sont tellement grands qu'ils se doivent de faire de bons résultats». Pour ceux qui estiment que la Belgique n'a pas affronté de grosses cylindrées lors des éliminatoires, Vercauteren est d'accord. «Il est vrai que les équipes que nous avons rencontrées lors des qualifications n'étaient pas les meilleures, il y avait donc des problèmes à être réguliers. A partir de là, nous nous devons de voir où nous sommes par rapport aux autres équipes qui sont au top d'autant que dans les qualifications précédentes nous avions toujours l'Espagne ou l'Allemagne dans notre groupe. Disons que nous avons profité du tirage, mais il reste à confirmer contre les plus grands et les plus forts. S'agissant du choix du sélectionneur Wilmots pour les matchs amicaux de préparation, Vercauteren a son idée. «Le choix de la Côte d'Ivoire est un très bon test, quant au Luxembourg c'est différent vu que l'équipe jouera très haut en sa qualité de favorite, afin de prendre des initiatives. Après, les matchs amicaux ne sont pas souvent le reflet des qualités d'une équipe, car il s'agit d'une préparation où tout le monde est en récupération et qu'il n'est pas motivé ni concentré de la même façon.
