« Nous importons des pesticides et des produits pour l'agriculture, interdits d'usage depuis 1949 », a affirmé, hier, Abdelmalek Serrai, économiste et expert international. Ce dernier qui a procédé à un bilan de l'année qui vient de s'écouler, fait une projection sur celle qui s'annonce, appelant à éviter les erreurs du passé. Celles qui consistent notamment à importer tout et n'importe quoi, même au détriment de la santé publique. Un appel est lancé aux importateurs. «En 2013 nous avons importé l'équivalent de 20 milliards de dollars de produits obsolètes, voire néfastes pour la santé». C'est ce qu'a affirmé hier Abdelmalek Serraï économiste et expert international. Intervenant à l'occasion de la conférence-débat, qui s'est tenue au siège de l'UGCAA, sous le thème «les défis économiques de l'année 2014», M. Serraï a jeté un pavé dans la mare : «Nous importons des pesticides et des produits pour l'agriculture, interdits d'usage depuis 1949». Il a rappelé que ces produits représentent un véritable danger de santé publique. En outre, «des pétards sont importés. Ils provoquent des accidents et des enfants deviennent aveugles. Les blessés sont soignés gratuitement. Cela coûte de l'argent au Trésor public», explique M. Serraï. Ce dernier s'interroge par ailleurs : «Pourquoi continue-t-on à importer des balais, des fleurs artificielles et des jouets en plastique ?». «Je pense que ces produits ne sont pas indispensables et pourtant leur facture est salée». Il exhorte les importateurs à faire preuve de nationalisme et non pas être de simples mercantiles mus par le gain facile, surtout quand cela met en danger la santé de leurs concitoyens. Il n'omettra pas de relever le rôle des services de contrôle. Il estime que ce phénomène est très grave car en plus de grever les réserves nationales en devises ; il met carrément la vie des citoyens en danger. Il préconise de trouver une solution à cette situation pour préserver la santé des citoyens. Il estime aussi que de nombreux produits importés peuvent être fabriqués en Algérie et à moindre coût. «En plus des gains directs, nous créerons des emplois». A ceux qui ont critiqué l'attribution d'un budget conséquent pour la défense, il rétorque : «Le danger est à nos frontières. La situation internationale est inquiétante. L'armée algérienne a acquis une grande maturité et maîtrise les techniques modernes. Même les pays étrangers reconnaissent cela. Sans la sécurité et la paix, on ne peut espérer de développement». Saâdane Chebaïki, président de l'Association nationale des économistes algériens abonde dans le même sens. Lui aussi loue les avantages des investissements productifs. Il propose comme autre remède l'épargne. «Quand les citoyens font de l'épargne, l'argent se raréfie et les spéculateurs n'auront pas de marge de manœuvre. Il rappelle que l'inflation est une donnée économique qui n'épargne aucun pays. «Elle ne représente aucun danger tant qu'elle est plus faible que le taux de croissance», tient-il à préciser. Pour sa part, Akli Moussouni, un expert en agronomie annonce qu'en 2014 le Mexique entrera dans le cercle des pays émergents. «Ce pays a dépensé 30% du budget que l'Algérie a réservé pour aider son agriculture», s'interroge l'agronome. «Nos vaches produisent toujours 15 litres de lait par jour et notre rendement est de 15 quintaux de céréales à l'hectare. Nous figurons parmi les derniers pays en matière de rendements agricoles», ajoute-t-il. Il espère lui aussi que des efforts seront consentis pour améliorer les rendements agricoles pour parvenir à assurer notre alimentation.