Résumé de la 8e partie ■ Alors que Cheikh Abdallah et quelques hommes du village se disent qu'il ne faut pas trop ébruiter le sort subi par le corps de la vieille Malha, une famille de derrière les montagnes leur apprend qu'elle a fui son village à cause de cadavres que les tombes refusaient d'héberger. Après avoir bien réfléchi les villageois décident que le prochain défunt ne passerait pas seul sa première nuit. Trois hommes surveilleraient sa tombe dans l'espoir de percer le secret des mystérieuses exhumations. Deux mois paisibles s'écoulent dans ce village perché sur le sommet d'une montagne. Deux mois si paisibles que tout le monde a oublié les cadavres tourmentés du vieil Arezki et de la malheureuse Malha. Les hommes et les femmes ont vaqué à leurs occupations respectives sans que le moindre événement se soit manifesté. Cela a quelque peu discrédité la thèse selon laquelle Satan a élu domicile au village. Il y eut, durant ces deux mois, des événements heureux : deux naissances et trois mariages. Si Satan était au village, se dit le vieux Abdellah, il aurait tout fait pour assombrir ces cinq heureux événements. Progressivement il s'était insinué au plus profond de chaque villageois que les grands malheurs qui planaient sur leur village s'étaient dissipés à jamais. A l'approche des premières nuits glaciales, Tahar, un vieil homme de près de 80 ans, tombe malade. Il est au lit et au bout de trois jours de fièvre et de toux, il rend l'âme. Le défunt a consacré sa vie à la vannerie. Toutes les corbeilles de son village et celles des environs c'est lui qui les a conçues. Tahar est quelqu'un de très généreux. Ses corbeilles, il les échangeait contre des œufs, du miel, du beurre... Il lui arrivait même de les offrir sans contrepartie quand il était en présence de personnes démunies. Beaucoup n'ont pas hésité à affirmer que le défunt a consacré sa vie au service du bien...Comme le vieil Arezki. Maintenant, il faut l'enterrer et surveiller sa tombe. (A suivre...)