Résumé de la 5e partie■ Les deux plus vieux sages du village ont des doutes sur ce que Belkacem a entendu. Alors ils décident eux d'essayer d'entendre à leur tour la voix des ancêtres au milieu du lit de la rivière desséchée. Finalement, les ancêtres n'avaient pas mis longtemps à se manifester de nouveau. Et ils avaient parlé de manière très claire. Les deux vieillards sortirent du lit de la rivière desséchée et s'installèrent de nouveau au milieu des leurs tout en gardant le silence pendant un bon moment. Puis quelqu'un leur demanda : Alors, les esprits vous ont parlé ? Ils firent oui de la tête en la hochant de haut en bas sans ouvrir les yeux. Et qu'est-ce qu'ils vous ont dit ? D'un signe de la main, Amokrane fit comprendre à celui qui venait de leur poser cette question qu'il devait attendre qu'ils reprennent leur souffle. Ce qui incita Djaâfar à murmurer à ceux qui étaient assis tout près de lui : Vous voulez savoir, mes frères ? Ils n'ont rien entendu du tout. Belkacem non plus n'a rien entendu mais comme il a l'imagination plus jeune et plus fertile qu'eux, il nous a sorti ce bobard de sacrifice humain nécessaire pour le retour de la pluie. Eux, ils n'ont pas encore trouvé ce qu'ils doivent nous dire... Amokrane redressa sa tête et s'adressa à Djaâfar. Djaâfar mon fils, il faudra un jour que l'on convoque une assemblée de village pour te punir pour tous tes blasphèmes. Tu as de la chance que nous ayons des priorités en ce moment. Et la première consiste à trouver quelqu'un qui accepte d'être sacrifié, parce que les esprits nous ont parlé. Belkacem a très bien entendu les propos qu'ils lui ont tenus. Ils veulent du sang et pas du sang animal. Du sang...humain. Ces propos semèrent le désarroi au sein de l'assemblée nocturne qui poussa un «oh» de consternation. Et ils ne nous ont pas expliqué pourquoi ils veulent un sacrifice pareil. Les sacrifices humains ont peut-être existé mais autrefois, avant l'existence des villages, avant l'existence des assemblées qui montrent aux hommes le chemin à suivre au cours de leur existence. (A suivre...)
