Le paquet ■ Le secteur aura englouti durant ce dernier quinquennat la bagatelle de 63 milliards de dollars. Autant dire qu'une marche arrière sur les programmes lancés serait suicidaire pour les candidats. Couacs, retards de livraison et reports auront fait craindre le pire à plus d'un. De quoi développer ulcères et crises de nerfs chez beaucoup. Entre les réponses aléatoires des guichetiers des services du logement des années durant, les dossiers égarés en chemin, et les longs moments de suspense, il en est qui avaient perdu tout espoir de décrocher le sésame. Attente et persévérance auront pourtant fini par payer. Quatre millions de nouveaux logements. Soit, plus que l'ensemble des projets réalisés en près de 40 ans (1962- 2000). Et autant de foyers qui retrouvent le sourire. Le logement reste et sans doute restera durant la campagne l'un des sujets majeurs par lequel voudront séduire les candidats. Même si le candidat sortant aura à se prononcer sur un chantier parallèle à celui-là : la réforme obligatoire de l'administration. Cette dernière, qui est considéré, par de nombreux d'algériens comme le boulet qui a perturbé et qui continue de saper toute la dynamique. D'autant que depuis le démarrage de la campane, même ceux qui ont soutenu la thèse du «gouffre financier» qui caractérise les différents programmes de logements lancés, font volte-face, tant ils ont fini par comprendre que le logement n'est en rien un sujet secondaire, mais bien une priorité nationale.Un handicap certain avec lequel ils devront composer, d'autant que c'est le candidat sortant qui impose le thème. Et pour ce sujet en l'occurrence, c'est Sellal, représentant de Bouteflika qui est aux anges, du fait qu'il en a fait le tour sous tous ces aspects, ayant lui-même contribué à l'architecture de ces programmes à l'issue de son passage au gouvernement. Les cinq candidats devront ainsi innover et trouver les plus-values qu'ils pourraient apporter à cette question qui, selon beaucoup d'Algériens est en pole position pour faire la différence. Ainsi, Bouteflika veut garder le cap des réformes qu'il a mises sur pied. Hanoune propose d'aller plus loin en subventionnant la location. Pour Benflis, il faut accélérer la réalisation de logements par le système de la location-vente. Touati promet d'augmenter les aides octroyées aux citoyens pour l'acquisition de logements. Le benjamin de cette élection, Abdelaziz Belaïd, veut, lui, s'attaquer au sujet en réorganisant sa gestion à partir des communes. Quant à Fawzi Rebaïne, même s'il ne cite pas nommément le logement, il veut que le traitement de toutes les questions se fasse dans la transparence. Abdelaziz Belaïd : une question de dignité Pour Abdelaziz Belaïd, il ne s'agit ni plus ni moins que d'une question de dignité. Ce dernier juge que la crise du logement est un problème qui incombe à la commune, et que c'est à elle de le résoudre. Le benjamin des candidats s'adresse à la jeunesse et déclare que le problème du logement, au même titre que celui du chômage, est dû «à la mauvaise gestion des autorités concernées». Fawzi Rebaïne : Transparence, crédibilité et fluidité Bien qu'il ne cite pas nommément le logement, Fewzi Rebaïne, prône la transparence dans la gouvernance. Plus généraliste dans ses propos, il insiste surtout sur l'importance des réformes qui consacrent les règles de la transparence, crédibilité et fluidité dans les rapports entre les différents acteurs économiques.