Réaction ■ Le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) ne veut pas de «décision précipitée». Bien qu'il soit favorable à une session de rattrapage pour les candidats recalés au bac, le Snapest par la voix de son secrétaire général explique : «Nous avons de tout temps demandé à ce que les élèves candidats au bac aient une seconde chance. Mais, il ne faut pas faire de la 2éme session un cadeau». Cette initiative ne devrait pas être assimilée à une offrande, insiste Meziane Meriane tout en appelant dans le cas d'une deuxième session à la préparation de sujets pointus et de niveau équivalent à l'examen du bac. Le recours à un rattrapage pour les candidats ayant obtenu une note de moins de dix doit, néanmoins, «se préparer et être débattu avec les différents partenaires sociaux et professionnels du secteur de l'éducation», a ajouté Meriane qui met en garde contre toute précipitation à organiser cette session. «Il faut savoir que le temps est très limité. Les deux sessions doivent-être terminées avant le 15 juillet», rappelle- t-il. Le syndicaliste invite, dans ce sillage, le département de l'Education à définir les objectifs à atteindre à travers cette démarche et l'impact sur les candidats qui n'ont que quatre jours pour se préparer à un deuxième examen. Du point de vue pratique, d'autres conséquences sont à craindre, avertit Meriane. Il s'agit notamment des retards dans les inscriptions universitaires, ainsi que la rémunération des correcteurs. Notre interlocuteur a par ailleurs émis des réserves sur le bien fondé de cette annonce qui est intervenu en plein campagne électorale. «On voudrait qu'elle soit bien réfléchie et qu'elle ne soit pas une option pour acheter la paix sociale et apaiser les esprits des futurs bacheliers pour éviter le scénario de l'année dernière», a indiqué Meriane avant de défendre l'utilité de recourir à la fiche de synthèse. Le Snapest propose de comptabiliser l'évaluation continue à travers la fiche de synthèse, seule à même de «maintenir l'élève dans la discipline et pour moins d'absentéisme». Cette fiche doit constituer une condition pour les candidats ayant obtenu une moyenne oscillant entre 9,50/20 et 9,99/20, précise le Snapest. «Nos lycées sont pratiquement tous désertés à cette période de l'année par les élèves qui préfèrent se tourner vers les cours particuliers. La discipline et l'assiduité ont pratiquement disparu de l'école algérienne. C'est le laisser aller totale malgré la bonne volonté de certains responsables d'établissements scolaires qui sont dans certains cas contraints de se plier aux interventions extrascolaires pour reprendre un élève renvoyé», déplore Meziane Meriane qui prône le dialogue pour mettre un terme aux spéculations et autres interprétations. Pour lui, une évaluation objective de la réforme scolaire engagée depuis quelques années s'impose, «d'autant que la volonté politique existe». Reste, «l'application qui doit commencer par bien choisir les responsables des écoles qui jusque là sont marqués par une débandade d'incompétence», selon lui, Meriane appelle enfin à mettre un terme à cette histoire du seuil des cours qui revient chaque année et fait sortir des centaines de lycéens dans la rue comme ce fut le cas en 2008. «Nous avons à maintes reprises tiré la sonnette d'alarme sur cette pratique qui ne sert pas l'avenir de l'élève», a-t-il dit.