Pourquoi condamner des milliers de lycéens et briser leur avenir alors que des solutions existent? Echouer au Bac est une chose tout à fait normale à laquelle on peut toujours trouver une explication. Mais rater cet examen à cause d'un quart de point ou un peu moins, est difficile à digérer. Nombreux sont ceux qui se trouvent dans cette situation. Ainsi, les recalés sont obligés de refaire toute l'année. «Comment peut-on recaler des élèves qui ont obtenu 9,99 de moyenne?», s'interrogeait un enseignant à Alger vendredi dernier, jour de l'annonce des résultats du baccalauréat. «Vous pensez qu'il y a une différence entre un élève qui a obtenu 10,00 et celui qui a eu 9,99, voire 9,90 ou 9,80», a pesté cet enseignant qui a constaté la mort dans l'âme qu'un bon nombre d'élèves se trouvent dans cette situation des plus inconfortables. «Avec les doubles corrections, voire triples, il y a une différence d'appréciation entre les différents professeurs, ce qui fait perdre quelques points aux élèves», rapporte-t-il encore. Cette situation des élèves en «ballottage défavorable» est confirmée par le ministère de l'Education. «(...) il y a au moins 8000 élèves qui ont une moyenne variant entre 8 et 9,98/20 et qui n'ont pas été reçus à l'examen du Bac», a déclaré à l'Expression, il y a deux jours, un conseiller au ministère de l'Education nationale. Alors comment remédier à cette situation? Il doit bien y avoir une solution? Le Syndicat national des professeurs de l'enseignement technique et secondaire (Snapest) estime que la solution adéquate n'est autre qu'une deuxième session au Bac. «On a toujours demandé à ce qu'une session spéciale soit organisée pour les élèves ayant obtenu une moyenne qui varie entre 8,50 et 9,99», assure Meziane Meriane, coordinateur du Snapest. «Cette demande est pour nous des plus légitimes, car les élèves ont droit à une seconde chance», souligne-t-il. «Nous proposons même à ce que cette session ne concerne que les matières où les élèves n'ont pas obtenu la moyenne de 10/20», atteste t-il. «C'est-à-dire une session de rattrapage comme cela se fait dans d'autres pays», poursuit-il. Pour sa part, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), juge que la solution réside dans le rachat «Pour nous il faut absolument revoir la décision qui consiste à supprimer le rachat», certifie Nouar Larbi, coordinateur du Cnapest. «Ce rachat devra se faire à partir de 9,50 et cela après la révision du barème de notation qui, à notre avis, est subjectif», estime-t-il. «Il doit aussi prendre en compte la fiche de synthèse de lélève, comme cela se faisait par le passé», réplique-t-il. «Pour nous, la feuille ne peut à elle seule refléter le véritable niveau de l'élève ou l'état psychologique. Le jour de l'examen est négativement influencé par les pressions qu'il subit», renchérit-il. Le Cnapest va plus loin en proposant que le rachat soit également pris en considération pour les mentions. «Si un élève est proche d'une mention et que l'on voit que pendant l'année c'était un bon élève, on le rachète pour qu'il obtienne cette mention», conclut-il. Voulant avoir l'avis du ministère de l'Education sur la question, nous avons tenté de contacter sa cellule de communication, en vain. On entend la sonnerie mais personne ne répond. Pourquoi continuer à être l'exception qui fait la règle? Alors que les professionnels de l'éducation sont unanimes à souhaiter qu'une deuxième chance soit donnée aux candidats au Bac 2012. Avec la fête du Cinquantenaire de l'Indépendance nationale, l'opportunité s'y prête merveilleusement bien pour rendre le sourire à des milliers de jeunes et de familles. Pourquoi ne pas leur offrir alors ce cadeau?