Mémoire ■ Deux journées évocation seront organisées, aujourd'hui et demain mercredi, à la maison de la culture Mouloud-Mammeri , en hommage au poète, à l'écrivain et au journaliste. Tahar Djaout a été l'un des premiers intellectuels algériens victime du terrorisme islamiste, le 26 mai 1993. Cette louable initiative qui commémore le 21e anniversaire de l'assassinat de cet imminent homme de lettres est à mettre à l'actif de la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou, en collaboration avec la commune d'Aït Chafaâ. Le programme de ces deux journées commémoratives débutera aujourd'hui par le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt dans son village natal Oulkhou dans la commune d'Aït Chafaâ relevant de la daïra d'Azeffoun sise à une soixantaine de kilomètres au nord de la wilaya de Tizi Ouzou. Une exposition retraçant la vie et l'œuvre de Tahar Djaout, notamment articles de presse, portraits, photos et livres, sera organisée dans le hall de la maison de la culture. La journée de demain sera riche en évènements ; le public est invité à assister à des témoignages inédits des membres de la famille Djaout, de ses amis, ainsi que des personnalités qui ont côtoyé cet éminent homme de lettres. Le public sera également invité à apprécier un film documentaire sur la vie et l'œuvre de l'écrivain, intitulé ‘Le poète peut-il mourir', réalisé par le journaliste Abderrezak Larbi Chérif et un écho sonore, en hommage à Tahar Djaout, réalisé par Boukhalfa Bacha qui seront projetés au petit théâtre de la Maison de culture Mouloud-Mammeri. Ce programme sera enrichi par une lecture des textes de Tahar Djaout par les adhérents de l'atelier de poésie de la Maison de culture. Tahar Djaout est né le 11 janvier 1954 au village Oulkhou (Ighil Ibahriyen) relevant de la daira maritime d'Azeffoun, dont il fréquente l'école jusqu'en 1964. Sa famille s'installe ensuite à Alger Il fait ses débuts dans le monde de la littérature dans les années 1970 où sa nouvelle ‘Les insoumis' reçoit une mention au Concours littéraire «Zone des tempêtes». Il achève ses études l'année suivante au Lycée Okba d'Alger et obtient en 1974 une licence de mathématiques à l'Université d'Alger, où il se lie d'amitié avec le poète Hamid Tibouchi. Le jeune Tahar Djaout fait ses premiers pas dans le monde de la presse par ses premières critiques sur les pages du quotidien national ‘El Moudjahid' où il collabore régulièrement en 1976 et 1977. Il a été responsable de la rubrique culturelle de l'hebdomadaire ‘Algérie-Actualité' entre 1980 à 1984, où il publie de nombreux articles sur les peintres et sculpteurs algériens et les écrivains algériens de langue française. En 1985 Tahar Djaout reçoit une bourse pour poursuivre à Paris des études en Sciences de l'information et s'y installe avec sa femme Ferroudja et ses filles. De retour à Alger en 1987, il reprend sa collaboration avec ‘Algérie-Actualité', dans la rubrique culturelle avant de basculer dans les chroniques politiques en raison des événements nationaux et internationaux. Il fonde son propre hebdomadaire ‘Ruptures', dont il devient le directeur, le 16 janvier avec quelques-uns de ses anciens compagnons, notamment Arezki Metref et Abdelkrim Djaad. Victime d'un attentat islamiste le 26 mai 1993, il meurt à Alger le 2 juin. Il est enterré le 4 juin dans son village natal d'Oulkhou.