Résumé de la 9e partie ■ En voyant le petit tonneau, Claudine demande à son mari d'où lui venait ce bijou magnifique ? Y a-t-il des pierres précieuses dans ce tonneau ? Qui sait ? répondit le meunier ; mon tonneau vaut peut-être plus que tu ne crois. Mettons-le d'abord à l'épreuve. Jean-Pierre posa le petit tonneau debout sur la table et, d'une main tremblante, il frappa dessus avec la baguette d'argent. Aussitôt le baril s'ouvrit en deux parties comme une armoire. D'un côté, il y avait une petite cuisine et, de l'autre, une office en miniature. Dans la cuisine, on voyait des broches grosses comme des aiguilles, des chaudrons grands comme des dés à coudre, des casseroles mignonnes et des poêles à frire à mourir de rire. Un cuisinier haut de trois pouces, le bonnet de coton sur l'oreille, et deux petits marmitons s'agitaient devant les fourneaux, soufflaient le feu, surveillaient la broche et goûtaient les sauces. Ils faisaient rôtir des dindons gros comme des abeilles et des poulets gros comme des mouches ; ils faisaient frire des poissons plus minces que des vers à soie qui viennent de naître et taillaient des choux pommés qui ressemblaient à des têtes d'épingle. Pendant ce temps-là, deux domestiques, de la même taille que le cuisinier, rangeaient la vaisselle dans l'office. Ils essuyaient des assiettes de porcelaine qui étaient grandes comme des pièces de cinq sous, et des verres qui semblaient faits pour donner à boire à des moineaux. Ils emplissaient les bouteilles avec deux gouttes de vin, et les carafes de cristal contenaient deux gouttes d'eau. En un tournemain, le dîner se trouva prêt. Le meunier et sa femme restaient tout ébahis à regarder ce petit monde si prompt et si habile. Leur surprise fut bien plus grande quand ils virent les deux domestiques nains sortir du petit tonneau, sauter sur la table et y déposer tous les plats fumants, préparer deux couverts, ranger avec ordre le premier service, mettre à leur place les bouteilles et les carafes. Dans un coin de la chambre, ils placèrent le second service et le dessert, et puis ils rentrèrent dans leur petit office. Le tonneau d'argent se referma subitement, et Jean-Pierre et Claudine ne virent plus rien ; mais, au même instant, les plats qui étaient sur la table devinrent de véritables plats de la grosseur ordinaire, les poulets rôtis furent de véritables poulets rôtis, les poissons de bons gros poissons, les bouteilles de grandes bouteilles remplies de vin délicat, les couverts de bon gros couverts en bon argent. Jean-Pierre et sa femme se trouvèrent tout à coup en face d'un excellent souper servi pour deux personnes et où il y avait à manger pour quatre. Ils se mirent à table et soupèrent copieusement, car ils avaient faim. Les ragoûts étaient parfaits et les pièces de volaille cuites à point. (A suivre...)