Le réalisateur algérien Ahmed Rachedi a indiqué, lundi à Alger, que Krim Belkacem et Le colonel Lotfi, ses derniers longs métrages consacrés à deux des plus grandes figures de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, pourraient être projetés en octobre et en novembre 2014, successivement. Invité du Forum de la Sûreté nationale, Ahmed Rachedi a déclaré que le film Krim Belkacem est prêt depuis déjà 8 mois, alors que Le colonel Lotfi sera bouclé le mois prochain. Le réalisateur a évoqué les réactions suscitées par son film Krim Belkacem, en particulier les relations qu'entretenait ce chef historique avec un de ses pairs, Abane Ramdane, et s'est expliqué sur l'«escamotage» de la période post-Indépendance, affirmant que le producteur (ministère des Moudjahidine) ne s'intéressait qu'aux «événements liés à la guerre de Libération». Le parcours de Krim Belkacem après l'Indépendance exigerait «un autre film», selon lui. Le cinéaste qui a, en outre, fini de préparer un documentaire en deux parties sur la guerre d'Indépendance, intitulé Noqtet En'Nihaya (le point final), a salué «l'aide et le soutien des services de sécurité», apportés au cinéma à travers des équipements techniques et des armements mis à la disposition des équipes de tournage et qui s'avèrent incontournables pour la réalisation de films sur la guerre de Libération. Par ailleurs, Ahmed Rachedi a appelé les autorités concernées à faire obligation aux chaînes de télévision publiques et privées de consacrer une partie de leur grille de programmes aux productions algériennes. Il a rappelé les mesures en vigueur en Europe au titre de «l'exclusivité culturelle» consacrée par une loi qui oblige les chaînes européennes à consacrer une partie de leur grille de programmes aux films européens. Le public et les cinéastes n'ont la possibilité de voir les films algériens et magrébins qu'à l'occasion de certaines occasions et festivals, a-t-il déploré. La plupart des nouvelles œuvres algériennes et magrébines présentées lors du dernier festival maghrébin du cinéma (4-11 juin) ont été produites à 50% en France, a-t-il soutenu, s'interrogeant à cette occasion sur les motifs de l'absence «de mécanismes et de conventions pour redynamiser la coproduction entre ces pays et d'autres parties».