Un hommage a été rendu hier au défunt Mohamed Abderrahmani, ancien journaliste et directeur du journal El Moudjahid, lâchement assassiné il y a 19 ans, par les balles terroristes. Ce martyr de la plume a été revisité hier à l'occasion de la célébration du 58e anniversaire de la création du journal El Moudjahid (le 21 juin 1956). Officiant à la tête du quotidien El Moudjahid de 1992 à 1995, le défunt Abderahmani a été assassiné par les terroristes le 27 mars 1995. «Les professionnels de l'information sont les vigiles de la société. Il ne faut jamais porter atteinte à la dignité humaine», disait le défunt. Retraçant son parcours, ses confrères ont salué le professionnalisme et la rigueur dont il a fait preuve durant toute sa vie. «Il était patient et avait cette aptitude à gérer les gens. Il était imprégné de toutes les qualités du terroir. Toutes ces qualités ont fait d'ailleurs, que son directeur, Noureddine Naït Mazi, lui avait confié la direction du journal». «Mohamed Abderrahmani, c'est le personnage qui mérite le mieux un hommage. Si je dois résumer le personnage en trois mots, je dirai que c'est un grand travailleur, loyal et modeste», a souligné M. Nourredine Naït Mazi qui n'a pas manqué de reconnaître l'apport et la grande compétence du défunt, «qui a été de tout temps une valeur intrinsèque pour donner le meilleur de soi à la tête du quotidien El Moudjahid». La présence de nombreux anciens journalistes et directeurs de publication qui se sont exprimés à tour de rôle, témoigne de la valeur du défunt. Mme Naïma Abbas, la directrice générale d'El Moudjahid, a apporté un témoignage sur le travail que faisait le défunt envers les femmes journalistes et leur promotion. «À l'époque, il y avait très peu de femmes journalistes algériennes. Et M. Abderrahmani allait jusqu'à garder les enfants des femmes journalistes, ici, à El Moudjahid, afin de leur permettre d'aller exercer leur métier», a-t-elle souligné. De son côté, l'ancien président de l'APN, Karim Younès, qualifie Mohamed Abderrahmani de «professionnel» de la presse nationale qui luttait contre l'obscurantisme. «C'était un homme engagé avec force et conviction pour le devoir de vérité», dira-t-il. A noter que cette rencontre fut aussi l'occasion de rendre hommage aux 109 martyrs du devoir de la presse nationale, tombés sous les balles assassines du terrorisme.