Poésie Dans le cadre de Djazaïr 2003, une année de l?Algérie en France, Chanson de la Casbah est un recueil de qaçaïde interprétées par les maîtres du chaâbi algérien et perpétuées par les disciples. Paru aux éditions Enag, Ahmed Amine Dellaï, revisite dans son livre avec talent et finesse les qaçaïde que recèle le patrimoine poétique arabe maghrébin, et y met l?accent, parce qu?il s?agit d?une poésie qui a irrigué ? et irrigue encore ? la plupart des genres musicaux, dits populaires en Algérie, à savoir le chant bédouin de l?Oranie, le «ayay» des Hauts-Plateaux et des portes du Sahara, le malouf constantinois, le hawzi tlemcénien, le âroubi de l?arrière-pays algérois, le âsri (moderne) et le raï à texte d?Oran et, bien sûr, le chaâbi des villes d?Alger et de Mostaganem. «Ce dernier genre musical, d?apparition somme toute assez récente, puisqu?il date des débuts du XXe siècle, dominé par la haute stature du cheïkh el-hadj M?hamed El-Anqa, et indissociable de la capitale Alger, et de sa fameuse Casbah, est caractérisé avant tout, par la qualité et la variété des textes dont il a fait son répertoire», écrit l?auteur dans l?introduction de son livre. Et d?ajouter : «Puisant principalement et d?une même main, à ses débuts, dans les ?uvres des poètes algériens du hawzi, comme chez les poètes marocains du genre moghrabi qui lui préexistaient, il a fini, devant l?incomparable variété thématique et métrique de l?école marocaine de melhoun, par lui emprunter la majeure partie de ses textes et par devenir une sorte de genre synthétique moghrabi-medh mélodiquement et rythmiquement renouvelé.» Par ailleurs, dans ce présent ouvrage, Ahmed Amine Dellaï retrace «l?essence même du chaâbi, sa substantifique moelle, à savoir les grandes qaçaïde maghrébines, qui forment le noyau dur du répertoire des grands maîtres». Dans ce vaste répertoire, qui est constamment enrichi de textes puisés dans le fonds considérable des poésies melhoun inédites, l?auteur a fait le choix de quelques grandes qaçaïde classiques en fonction, d?une part, de leur popularité et, d?autre part, de leur représentativité thématique et métrique, afin de donner «une idée assez fidèle de l?univers poétique chaâbi et une vision assez large de la richesse et de la variété de ces chants qui ont fasciné et fait rêver des générations d?auditeurs», conclue-t-il.