Ruines Le ministre de l?Habitat veut lancer des poursuites judiciaires pour établir les responsabilités dans l?effondrement des habitations lors du séisme du 21 mai. L?Etat semble vouloir mettre fin au laxisme qui a prévalu pendant des décennies dans le secteur du bâtiment, mais il est encore trop tôt pour dire si cette intention va dépasser le stade du v?u pieux. En tout état de cause, le ministre de l?Habitat a demandé aux chefs des parquets généraux de Boumerdès et d?Alger l?ouverture d?enquêtes pour déterminer les responsabilités dans l?effondrement des constructions après le séisme qui a frappé ces deux wilayas. La justice doit établir la responsabilité «des intervenants dans l?acte de bâtir, concernant les immeubles effondrés ayant entraîné des pertes en vies humaines ou ayant engendré d?importants dégâts matériels». La plainte déposée par le ministre de l?Habitat fait suite aux conclusions d?une commission technique chargée d?établir les causes de l?effondrement des immeubles et édifices publics. Installée le 21 mai dernier sur instruction du président de la République, la commission lui a soumis un rapport préliminaire une semaine plus tard. Au vu de ces résultats, le président a ordonné la constitution d?une commission d?enquête le 28 juin dernier pour rendre ses conclusions début août. C?est avec une rapidité exemplaire que ces résultats ont été interprétés pour donner lieu à la saisine de la justice à qui il revient de déterminer les manquements des intervenants dans l?acte de bâtir bien que, selon le communiqué du ministère, la recherche de la vérité se limite aux causes de l?effondrement des édifices publics sans toucher ceux privés. Sans préjuger de l?action de la justice, le rapport a déjà relevé de graves anomalies dans les constructions effondrées et expertisées par les membres de la commission.