Risques Des jeunes et des enfants des quartiers populaires de Sidi El- Houari et des Planteurs d'Oran profitent de la mer en dépit des nombreux périls auxquels ils s?exposent. L'heure est à la distraction et au défoulement après une période d'hibernation et de privation, faute de moyens et par manque d'infrastructures culturelles et sportives. Peu importent les risques qu'ils encourent, nombre d'entre eux nagent et plongent à la jetée (brise lames) du port d'Oran, trompant la vigilance des surveillants de cette zone, dont l'accès et la baignade sont interdits au public. Cette partie du littoral oranais est réservée, bien évidemment, aux mouvements des navires. D'autres, comme eux, ne disposant pas de moyens pour se «payer le luxe» de se baigner dans des stations balnéaires de la corniche oranaise, jettent leur dévolu sur le lieu dit Monte-Cristo, une crique où la baignade n'est plus autorisée depuis des lustres. Transformée en réceptacle d'eaux usées et autres déchets ménagers, toujours inquiétant pour l'environnement marin, cette «plage de fortune» n'offre guère les plaisirs et les conditions d'une baignade tranquille. Le site montagneux la surplombant décourage les plus téméraires. La descente et la montée, en empruntant des marches taillées dans des parois rocheuses, sont dangereuses. Bien des jeunes ont fait des chutes mortelles. Munis d'eau et de nourriture, des groupes, en file indienne, traversent cet axe à longueur de journée. Une fois dans cette crique, ces jeunes imprudents tentent des plongeons périlleux depuis des roches de 10 à 15 mètres au-dessus du niveau de la mer, une pratique prenant l'allure de concours, alors que d'autres entreprennent des traversées à la nage jusqu'à la jetée du port sur une distance dépassant les 1 000 mètres. Comme poussés par l?émulation, «les habitués de ces lieux» se targuent de rappeler les performances de leurs aînés ayant bravé le risque de se jeter en mer depuis des altitudes relativement vertigineuses comme celle de la roche appelée Charta Beïda (Bande blanche). Les mêmes hobbies juvéniles sont perceptibles à l'est d'Oran. Des jeunes de toutes les couches sociales fréquentent de plus en plus ces zones non surveillées sur la bande du littoral Est de la ville, notamment avec l'aménagement de voies d'accès. Ils sont très nombreux à se baigner à Cueva de agua, Les Genêts, Canastel, cap Roussou. Si le problème de pollution se pose moins qu'à Monte-Cristo, les risques de noyades et de chutes sont toujours là. En outre, beaucoup de personnes font l'objet d'agressions dans ces sites isolés, par des délinquants qui en font des lieux de prédilection (beuveries, coins de débauche, drogue...). A l'est comme à l'ouest du littoral oranais, un besoin de distraction est exprimé de façon anarchique par des jeunes en quête de moyens pour se défouler, jetant leur dévolu sur des opportunités, quoique malsaines, mais à la portée de tous.