Yasser Arafat n'est pas parvenu, hier, lundi, à régler une crise interne d'une gravité sans précédent en nommant un nouveau chef sécuritaire, à la place d'un cousin contesté. A la suite de manifestations dans la bande de Gaza contre la désignation de son cousin Moussa Arafat, accusé de corruption, à la tête du service de sécurité générale, le dirigeant palestinien a nommé à sa place le général Abdel Razzak Al-Majaïda. Mais le général Moussa Arafat s'est vu confier le commandement de ce même service pour la bande de Gaza, le seul territoire qui n'est pas sous contrôle israélien. Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, groupe armé lié au Fatah de Yasser Arafat, mais autonome, ont dénoncé comme «de la poudre aux yeux» ces nominations. «Notre exigence, la plus urgente et la plus importante, est que la nomination de Moussa Arafat soit annulée de sorte que cette page noire et amère soit tournée», ont affirmé les Brigades. Une coalition de mouvements palestiniens, dont le Fatah, a appelé, quant à elle, hier, lundi, à des réformes démocratiques pour mettre un terme aux tensions interpalestiniennes dans les territoires. Le général Al-Majaïda a appelé, pour sa part, les Palestiniens à «éviter à tout prix la guerre civile», qui, selon lui, ferait le jeu d'Israël. Le Conseil des ministres palestinien s'est réuni à Ramallah pour une rencontre d'urgence censée résoudre la crise, après que Yasser Arafat eut refusé la démission que son Premier ministre, Ahmad Qoreï, lui a présentée samedi. A l'issue de cette réunion extraordinaire du cabinet, ce dernier a affirmé que sa lettre de démission était toujours «valable».