Paris tient-il deux discours ? A l?heure où les relations algéro-françaises amorcent officiellement un virage historique avec un Traité d?amitié prévu en 2005, la diplomatie française considère toujours ? du moins dans un classement établi sur le site du Quai d?Orsay ? l?Algérie comme un pays à risques, au même titre que l?Arabie saoudite, l?Albanie, le Kosovo ou la Côte d?Ivoire. Le ministère français des Affaires étrangères considère toujours que «l?Algérie est un pays à risques». Sur son site web, www.france.diplomatie.fr, consulté ce matin, le nom de l?Algérie fait partie d?une pléthore d?autres pays vers lesquels tout déplacement est risqué et déconseillé. Il y est mentionné : «Les voyages sont déconseillés dans ce pays, sauf pour raisons professionnelles impératives.» Dans le répertoire du Quai d?Orsay, l?Algérie est logée à la même enseigne que l?Albanie, le Kosovo, l?Angola, la Côte d?Ivoire, l?Arabie saoudite, le Nigeria, des pays en proie actuellement à l?instabilité. Curieuse sentence quand on sait qu?au même moment, le président Chirac plaide pour un partenariat stratégique et exhorte le gouvernement Raffarin à resserrer davantage les liens entre Paris et Alger. Une si «mauvaise note» risque fort de dissuader les potentiels investisseurs dans un pays répertorié comme «un pays à risques» et tuer dans l??uf les velléités du rapprochement stratégique tant escompté pourtant par les Français eux-mêmes. A moins que le Quai d?Orsay n?ait omis de réactualiser son site web. Une hypothèse pour le moins cocasse?