Beauté Les plages de la côte ouest sont considérées comme des petits coins paradisiaques pour la magnificence des paysages qu?elles offrent. Pourtant, ces plages sont peu fréquentées. Enfoncé dans sa chaise en plastique, les mains derrière la nuque, Fateh a le visage recouvert d?un chapeau de paille. Une façon d'exprimer son dégoût et son désespoir face à l'inactivité à laquelle il fait face depuis l'ouverture de la saison estivale, en juin dernier. Son échoppe, installée au milieu du village de Saket, ne draine plus grand monde faute de vacanciers, contrairement à l?année dernière. Pourtant, le soleil est brûlant en ce mois de juillet. Son tiroir-caisse est vide. Quelques minuscules pièces argentées agrémentent son fond. «La saison s'annonce mal. Franchement, je ne sais plus si je dois continuer ou fermer tout de suite. Je ne fais même pas face à mes charges», tonne-t-il de dépit. Sa boutique, située au milieu d'un îlot de somptueuses villas, fait face à un camping communal qui tarde à se mettre en place. Quelques agents municipaux s'affairent laborieusement à monter les dernières tentes d'un carré d'hébergement, implanté à un jet de pierre de la plage. Ils semblent déjà accablés par le soleil. «Dans le meilleur des cas, à l'allure où vont les choses, les campeurs n'arriveront qu'à la fin du mois», confesse l'un d'eux, démotivé. «D'habitude, en cette période, c'est déjà le boom !». A vrai dire, cet état de langueur, voire de découragement, est perceptible tout le long de la côte, même si beaucoup n'en démordent pas de renverser la vapeur au mois d'août. Au Thai, escale incontournable pour les voyageurs en mal d'authenticité et de poésie, l'activité est quasiment inerte. Il est déjà midi, le service est déjà prêt au restaurant, mais la clientèle brille par son absence. Dans les chalets, une femme de ménage très affable astique avec un soin tout particulier les couloirs. Elle n'est pas pressée. Pour la journée, elle n'a reçu aucune annonce d'occupation. A la réception, ce n'est pas non plus l'agitation. Les employés, occupant les chaises d'un bar mitoyen, tuent le temps en attendant désespérément l'entrée d'un client. Le carnet de réservations pour le mois de juillet est, pour l'heure, plutôt vide et ajoute à l'état de torpeur générale. S'étalant jusqu'aux limites de la wilaya de Tizi Ouzou sur près de 100 km, la région est dotée de paysages à la beauté spectaculaire. Elle unit de merveilleuses plages de sable ou de galets et des forêts exubérantes qui lui confèrent des couleurs et des senteurs rares. L'endroit, truffé de montagnes propices à la promenade et de promontoires rocheux, alimente de façon renouvelée l'enchantement. D?habitude, chaque année, c'est par milliers que les gens viennent pour s?y reposer. Cette région est le lieu de prédilection des estivants des wilayas du centre, en plus des vacanciers de la wilaya. La destination est prisée particulièrement par les vacanciers en provenance de Tizi Ouzou, d?Alger, de Boumerdès et de Blida. Même si les estivants incombent leur absence au retard des vacances scolaires ou à l?instabilité du climat, la situation sécuritaire vécue dans la région reste la cause principale de cette situation.