Alger Dans un moment de colère, à l?aide d?un fusil de chasse, Kamel attente à la vie de son père afin de débarrasser sa mère d?un quotidien de misère. Aîné d?une famille nombreuse, Kamel, dix-huit ans, ne supportant plus les humiliations et les violences subies par sa malheureuse mère, met fin à la vie de son géniteur en lui tirant dessus à l?aide d?un fusil de chasse. En attendant de trouver un moyen de se débarrasser définitivement du cadavre de son père, il l?enterre sous quelques mètres de terre dans le jardin de la maison. Il est de ces situations conflictuelles ?vécues au quotidien ? et qui font des enfants les principales victimes... Un père violent, brutal et alcoolique, qui rentre à l?aube, casse tout ce qui lui tombe sous la main, hurle tel un forcené, bat son épouse soumise et effrayée et traumatise ses enfants, n?est forcément pas le bienvenu à la maison. Kamel a grandi avec ce sentiment d?inquiétude et de frustration face à la douleur de sa mère adorée. Tahar n?a jamais été présent. Il mange seul, dort seul, s?isole et ne parle avec personne. Kamel, l?aîné, souffre beaucoup de cette situation insupportable. Ce sont là les douloureuses raisons qui ont causé le drame au sein d?une famille dont l?accusé et la victime sont liés par les liens sacrés du sang. Les faits de cette troublante affaire remontent à un après-midi de juin 2002, dans un village de la commune de Rouiba. Selon la déposition de Kamel et de sa mère Wardia, ce jour-là, Tahar est rentré à la maison fou furieux, complètement ivre. Dès son arrivée, il se rue, comme à l?accoutumée, vers sa malheureuse femme, et la roue de coups sans raison apparente. Un moyen d?«évacuer» le trop-plein d?énergie qui l?anime chaque soir. Kamel, au paroxysme de la révolte, ne supportant pas les cris de douleur de la malheureuse femme, tient tête à son père et le supplie d?arrêter de la maltraiter. Outré, ce dernier le pousse et lui intime l?ordre de rester en dehors de «ses affaires personnelles». «Ta mère est une idiote, elle mérite de recevoir des corrections !» Une phrase, une seule, qui fait démarrer la machine infernale qui habite le jeune garçon depuis sa plus tendre enfance. Depuis le jour où il a compris que son père n?est pas l?image «douce et affectueuse» décrite par ses copains de quartier, puis de l?école. Des enfants qui ont la chance d?avoir un père aimant, dont sont privés, sa mère, ses frères et lui-même. (à suivre...)