Contrôle n Cela fait plus de 20 minutes que les gendarmes ont dressé un barrage sans parvenir, toutefois, à mettre la main sur un quelconque produit destiné à la contrebande. La circulation automobile est des plus animées. Il ne se passe pas une minute sans qu?un véhicule passe sur cet axe routier. Et presque un véhicule sur trois est minutieusement fouillé par les gendarmes en service. Un détail attire notre attention : la plupart des véhicules qui circulent sont des Mercedes, des Renault 21, des Renault 25, des Peugeot Expert. Renseignement pris, il s?avère que ces véhicules tant prisés dans la région ont de grands réservoirs de carburant qui peuvent être d?une grande utilité ici : ravitailler en carburant les hallaba en contrepartie d?une marge bénéficiaire. La pratique est tellement courante que l?on peut facilement la qualifier de «sport local». Dès les premières heures de la matinée d?ailleurs, les stations-service sont prises d?assaut par des dizaines d?automobilistes qui gagnent leur vie en revendant le gasoil qu?ils achètent à raison de 13,50 DA le litre , à 15 ou 16 dinars, voire plus, aux nombreux hallaba que compte la région. Plus le temps passe, plus la circulation devient fluide. L?heure du déjeuner approche. C?est à cause de cela, peut-être. «Mais non, c?est le téléphone portable qui a fait son effet. Notre présence a été signalée à tous les automobilistes qui s?adonnent à la contrebande, ils ont changé d?itinéraire ou ils se sont arrêtés quelque part en attendant qu?on lève notre barrage», rectifie un gendarme. Sur ce, le commandant de compagnie ordonne à ses hommes de lever le barrage et de prendre la direction de Zouia, distante de quelque 10 kilomètres. En moins de 10 minutes, le convoi de la gendarmerie arrive au village des «mille et un produits de contrebande». A l?entrée, des dizaines de taxis collectifs sont stationnés. Certains sont pleins. Les gendarmes nous expliquent que leur présence a été signalée à tous ceux qui travaillent dans la contrebande. «C?est pour cette raison que ces taxis collectifs, au même titre que de nombreux véhicules personnels, n?ont pas quitté Zouia depuis quelques heures», ajoutent-ils. Des propos que nous n?allons pas tarder à confirmer : à peine le convoi de la gendarmerie a-t-il quitté le village qu?une dizaine de taxis collectifs et de véhicules de particuliers prennent le départ vers Maghnia?