«Oueld bled», un fils de la ville ! Qualificatif à la mode depuis un certain temps et dont presque tout le monde se réclame, comme pour exorciser cette menace d?exclusion tacite que tout le monde brandit contre tout le monde. Il ne faut pas oublier que le régionalisme, le népotisme, le tribalisme et l?esprit de clan ont, de tout temps, été prépondérants dans notre société, particulièrement à la campagne et dans les régions reculées. Là où les conditions de vie sont difficiles, il est intéressant de remarquer en effet que là où il n? y a pas trop de problèmes de logement ou d?emploi, les étrangers s?adaptent facilement et ne rencontrent que très rarement ce phénomène d?exclusion du «oueld-bled». Dans les régions pauvres et qui ont de tout temps été surpeuplées telles que la Kayblie, les Aurès et surtout le Nord constantinois, l?étranger, hormis le commis de l?Etat qui y est affecté, a très peu de chance de pouvoir s?installer et vivre. C?est une sorte de sélection naturelle : les régions pauvres, dont les propres natifs sont forcés à l?émigration, sont très hostiles à l?installation des étrangers. Mais, ce qui est autrement plus malsain, est cette propension de «nos responsables» à nous monter les uns contre les autres pour profiter de nos dissensions et se servir à qui mieux mieux. Cette politique de la division, héritée de l?occupation française, s?est particulièrement distinguée pendant la Guerre de Libération. Des stratèges aux dents longues ont dressé des moudjahidine, les uns contre les autres. Tout était sujet à division, les régions, les tribus, les ethnies. Après l?indépendance, ces sentiments d?appartenance étriquée allaient s?ancrer dans les mentalités. Grâce à l?aiguillon entêté des «chefs coutumiers de la politique». Pendant que les BTS, les Kabyles, les w?harnas et les s?harwa se disputaient pour des futilités, ces chefs de file, fauves voraces et insatiables, ont pris le pouvoir et mis le pays en coupe réglée. Les conséquences de cette politique délibérée et irresponsable risquent de se révéler terribles pour l?avenir de notre pays. Pour pouvoir se sustenter à la mamelle sanguinolente de madame Lanejiri, ces vampires ont planté dans nos c?urs les germes de la division et de la discorde. Comme ils savent bien ce qui pourrait en résulter, ils se sont tous aménagé un exil doré, au cas où?