Soutien Même si les autorités locales assurent que le recasement des familles de Diar El-Kaf dans des chalets est une solution transitoire, la situation reste tendue et la population algéroise se solidarise. «Les chalets ne sont qu?un passage provisoire pour ne pas laisser en suspens l?opération de réaménagement des demeures de Diar El-Kaf, vu l?absence de logements pour l?instant dans la wilaya d?Alger. Nous avions bénéficié d?un quota de chalets pour que l?opération avance rapidement et pour que la population de ce quartier puisse respirer.» C?est ce qu?a déclaré le wali délégué de Bab El-Oued, ce matin, sur les ondes de la Chaîne III. Une première sortie médiatique depuis le déclenchement de la contestation de ces familles, vendredi dernier, qui ont observé deux rassemblements sur l?autoroute menant vers Triolet et bloquant ainsi la circulation routière pour contester leur relogement dans des chalets «de sinistrés» à Bordj El-Kiffan. «Nous ne faisons pas de distinction. C?est une opération étudiée scientifiquement et nous ne pouvons pas faire des impasses parce qu?une famille est venue il y a 20 ans et une autre depuis 10 ans. Il y a une méthode de travail que l?on ne peut pas casser par l?ancienneté de l?occupation», ajoute le responsable sur un ton rassurant, en guise de réponse aux accusations proférées par les habitants à son rencontre. Pourtant, la situation reste toujours tendue dans le quartier de Diar El-Kaf. 198 familles ont été évacuées hier, et une dizaine d?autres refuse de rejoindre les chalets et de s?entasser dans ces «minuscules abris». «Je suis marié, comment voulez-vous que je vive dans un chalet moi, ma femme et mes deux enfants avec mes parents et mes quatre autres frères ?», s?interroge un citoyen. «Les familles, qui ont quitté leur demeure, ont été obligées de le faire. Les autorités ont utilisé la force publique. Nous ne pouvions rien faire.» «Nous n?avons pas été soutenus. Nous sommes seuls», «Nous avions été menacés, que devions-nous faire ? Les familles ont ramassé leurs bagages en pleurant. D?autres se sont effondrées», confient ces citoyens en colère. Aujourd?hui, les habitants des quartiers avoisinants, notamment Climat-de-France et Beau-Fraisier, ont décidé d?aider ces familles. «Nous avions été violemment réprimés. Ils ne l?ont pas accepté et ils viennent par solidarité.» La situation risque, une nouvelle fois, d'exploser, surtout si l?on sait que les habitants de Beau-Fraisier ont leurs propres raisons d?être en colère et avaient projeté un sit-in aujourd?hui, à partir de 7h pour faire entendre leurs doléances. Il est à rappeler que lors du sit-in observé par ces familles, samedi dernier, des échauffourées ont éclaté avec les forces de l?ordre et plus d?une dizaine de personnes ont été blessées alors que 7 autres ont été arrêtées. Ces citoyens refusent de rejoindre les chalets, car ils estiment qu?ils ne ne sont pas sinistrés et réclament d?être relogés dans les logements à Dely Ibrahim, Aïn Naâdja et Saoula. «Ces projets nous étaient destinés. Que sont-ils devenus ?»