Désillusion A peine les «heureux» bénéficiaires ont-ils réceptionné, en juin dernier, les clefs de leur appartement que leur rêve s?est effondré comme un château de cartes. Et pour cause, les appartements décents qu?on leur a promis sont dépourvus du minimum de commodités vitales pour une famille. C?est le cas de la plupart des sites de l?Aadl visités, notamment à Gué-de-Constantine, à Bab Ezzouar et à Ouled Fayet. Ce dernier site, construit par l?entreprise égyptienne Arab Contractors et dont environ 500 logements ont pu être livrés dernièrement, connaît de sérieux manques en matière de commodités. A l?exception de deux immeubles, le E8 et le E7 qui ont été finis, car ayant été programmés pour l?inauguration officielle par le président de la République, les autres immeubles livrés sont en chantier. Poussière, travaux interminables pour l?installation des ascenseurs, sous-sols des immeubles inondés, des finitions qui laissent à désirer dans les appartements? Les locataires de ce site sont très déçus. «Les logements sont mal finis et le comble c?est qu?on vous oblige à suivre vous-même les finitions qu?il s?agisse d?électricité, de maçonnerie, de peinture, de menuiserie ou de plomberie. Cela était-il convenu dans le contrat ?», se demande un locataire d?Ouled Fayet qui assure que s?il avait su tout cela, il aurait attendu encore avant d?habiter. «Est-il convenu dans le contrat qu?on a signé chez le notaire qu?on vous livre des immeubles sans ascenseurs, poussiéreux à cause des travaux qui se poursuivent et des appartements sans gaz ? Pourquoi alors l?Aadl n?est-elle pas sanctionnée ?», se révolte un autre bénéficiaire de ce site. Ce père de famille relève : «Ce qui est le plus irritant, c?est que pour que vos réserves soient prises en considération et que les travaux soient effectués, vous êtes tout simplement obligé d?abandonner vos obligations professionnelles ou autres et être mobilisé au service du plombier, du maçon ou autres.» «Pour une simple petite fuite d?eau dans la cuisine ou dans la salle de bains, le plombier peut refaire plusieurs fois le travail», explique-t-il en ajoutant : «Cela vous coûte plusieurs matinées ou après-midi et, bien sûr, les nerfs à vif.» Un autre locataire du même site veut, lui aussi, parler des problèmes qu?il vit quotidiennement depuis qu?il a emménagé il y a vingt jours. «Vous voulez en savoir plus : on n?a pas encore fini d?emménager qu?on reçoit déjà la facture de loyer du mois de juillet. Or s?il peut paraître logique de payer déjà les frais du loyer, comment ose-t-on nous réclamer les charges alors que de nombreuses prestations incluses dans le contrat ne sont pas encore fournies ?» Et d?ajouter : «A mon avis, c?est à l?Aadl de payer les charges à tous ses locataires qui sont en train de faire eux-mêmes les finitions et à leurs frais.» C?est d?ailleurs ce qu?ont fait la plupart des bénéficiaires des logements Aadl dans plusieurs sites qui ont dû débourser beaucoup d?argent pour prendre en charge toutes ces finitions.