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Histoires vraies
Le lapin blanc (2e partie)
Publié dans Info Soir le 15 - 08 - 2004

Résumé de la 1re partie Un jour, quelque part aux USA, dans le grouillement de bébés qui naissent chaque année, apparaît Rufus.
Mais grâce au Ciel, malgré leur prétention, les hommes ne peuvent pas tout, du moins pas grand-chose ; par exemple, si vous avez un épi sur la tête, les coiffeurs ne peuvent même pas l'empêcher définitivement de se redresser. Encore moins peuvent-ils empêcher la folie (si vous êtes pessimiste) ou la fantaisie (si vous êtes optimiste) de reparaître et de tout submerger.
Un matin, le 8 février 1955, on retrouve, arrêtée sur les bords de la rivière Genèse, une somptueuse Lincoln Continental ; les clés sont encore sur le tableau de bord et les papiers d'identité dans la boîte à gants. L'honorable Rufus K. Dryer, président de la Clark Paint Oil and Glass Company, aux appointements annuels de plus d'un million de francs lourds, est porté disparu. La police pense d'abord qu'il s'est suicidé, mais comment un homme aussi sérieux, aussi peu excentrique sans drames sentimentaux et sans frustration sociale, ayant une position sociale lui permettant de satisfaire tous ses désirs, peut-il se suicider ?
Sa femme, aussi belle que sévère, aussi droite que dévouée, aussi protestante que sportive, bonne mère et bonne femme d'intérieur, ne trouve pas d'explication.
«Les seules fois où je l'ai vu triste et pensif, dit-elle, c'est en revenant du cirque. Mon mari adorait les chapiteaux. Il m'a dit que lorsqu'il était petit, il aurait voulu être clown. Il se déplaçait parfois à des distances énormes pour aller voir n'importe quel cirque ambulant.»
? La police l'interroge. Elle établit que, quelques mois avant sa disparition, un petit cirque s'était installé dans une bourgade voisine. Rufus et sa femme ne manquèrent aucune séance.
Contrairement à ses habitudes, une fois le spectacle fini, Rufus installait sa femme dans la voiture et s'aventurait dans les coulisses.
Pendant que la police enquête, la famille retrouve dans le répertoire de Rufus, le numéro de poste restante d'un dénommé Styron en Floride.
La femme de Rufus prévient son frère, témoin de leur mariage et justement agent immobilier en Floride.
Le beau-frère retrouve le bureau de la poste restante, puis le dénommé Styron. C'est un clown !
Le 14 avril, c'est-à-dire trois mois après la disparition de Rufus dans le fracas des cymbales, des haut-parleurs forcenés annoncent à toute la ville de Tempa en Floride, que le cirque des frères Ring présente un spectacle exceptionnel. Au programme : des acrobates, des fauves, et surtout deux «clowns vedettes».
Le petit empereur de ce petit monde, c'est le directeur du cirque des frères Ring, qui règne comme un père de famille sévère sur la troupe qu'il mène d'une voix sèche et impérative. Il regarde une photo : «Oui, oui, dit-il, il a rasé sa moustache et ses cheveux mais bien sûr je le reconnais, c?est notre nouveau clown, le partenaire de Styron, il s?appelle David Carey.»
(A suivre...)


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