Résumé de la 4e partie Le vieux Styron raconte à la famille qu?un jour une énorme voiture s?est arrêtée devant le chapiteau et lui a demandé de le prendre comme clown. -Pékin ? Le beau-frère se rend compte qu'il est en train de dire n?importe quoi. Il revient au langage du bon sens... ? De toute façon, dit-il, le problème n'est pas là. Rufus a des responsabilités, il dirige une grande compagnie... On a besoin de lui, sa femme et ses enfants ont besoin de lui. ? Mais vous dites qu'il est fou. ? Disons qu'il traverse une crise. On le fera soigner et il n'en paraîtra plus rien. Il redeviendra comme avant. - Comme avant, dit le vieux clown, mais pourquoi ? Vous devez le soigner pour qu'il soit président... Alors qu'il n'y a pas besoin de le soigner pour qu'il soit clown ! Le beau-frère de Rufus a pâli, ses traits se durcissent. ? Que voulez-vous dire ? Qu'est-ce que vous insinuez, que nous sommes des tortionnaires ? ? Je ne dis pas ça. ? Nous allons lui faire un lavage de cerveau peut-être ? C'est stupide ! Restons-en là. J'ai eu sa femme au téléphone, elle arrive par avion. Elle sera là cette nuit. Nous aurons les moyens de l'obliger à nous suivre. ? Dommage, dit le vieux, vous allez voir le spectacle ce soir... Vous verrez que cet homme est un clown. Le soir même, à vingt heures trente, le beau-frère suit la foule qui entre sous le chapiteau. Un roulement de tambour, les projecteurs croisent leurs faisceaux sur la piste. Le directeur, qui est aussi M. Loyal, de sa voix impérieuse, présente le spectacle : perches, trapèzes, fauves. Sous la toile, au milieu de cette foule excitée, attentive, le beau-frère reste de glace. Le cirque comme l'amour, on le ressent ou on ne le ressent pas. Le beau-frère ne ressent rien. Lorsqu'un trombone et deux flûtes, un bugle et une grosse caisse annoncent l'entrée des clowns, tandis que les enfants frémissent déjà de plaisir, le beau-frère, cet homme de bon sens, frémit d'horreur. C'est affreux... Dans la haute silhouette qui apparaît sur la piste, le crâne rasé, sans moustaches, le visage enfariné, tout de blanc vêtu avec de grandes oreilles ridicules, deux grandes oreilles cassées en deux, le beau-frère reconnaît le président de la Clark Pain Oil and Glass Company ! Mais mille enfants, dans une clameur, reconnaissent le lapin blanc d'Alice au pays des merveilles. Le beau-frère ne veut pas en voir davantage. Il se lève, se faufile entre les bancs, poursuivi par les rires et les hurlements de joie jusqu'au premier téléphone pour appeler la police. Une heure plus tard, suivi de deux policiers, il entre dans la roulotte où le lapin blanc se repose, tout habillé, n'ayant retiré que ses deux grandes oreilles.