Evaluation L'Algérie enregistre annuellement des pertes consécutives à la pollution estimées, en moyenne, à 3,5 milliards de dollars. C?est ce qu?a indiqué, hier, le ministre de l?Aménagement du territoire et de l'Environnement, Chérif Rahmani, lors d?une conférence-débat qu?il a animée au forum du quotidien El Djazaïr News. «La défaillance accusée dans la lutte contre la pollution coûte à l'Algérie 3,5 milliards de dollars annuellement, ce qui représente 7% de son Produit intérieur brut (PIB)», a dit le ministre. «Notre objectif est d'atteindre un seuil maximal de pertes causées par la pollution ne dépassant pas 1,5 milliard de dollars/an», a-t-il souligné, ajoutant que «la pollution est gratuite, mais ses conséquences coûtent très cher». Interrogé sur les mesures que comptent prendre les autorités publiques à propos de l?Oued El-Harrach et de la décharge publique d?Oued S?mar, qui portent atteinte à l'environnement, le premier responsable de l?environnement précisera que la première question sera progressivement traitée à travers l'installation de stations d'épuration tandis que la seconde reste tributaire de la décision de recourir à une nouvelle décharge qui ne gênerait pas la population. En outre, La nouvelle «fiscalité écologique», qui devrait entrer en vigueur dès le début 2005, obligera les pollueurs à payer une taxe et permettra de recycler les eaux usées et de réduire le degré de la pollution provoquée par certaines usines qui, souvent, se débarrassent de leurs déchets sans prendre en considération l'environnement. A ce sujet, il a avoué que le combat mené pour interdire les sacs en plastique n?a pas eu d?écho favorable. «Un lobby s?est constitué au niveau de l?APN pour annuler cette proposition et j?avoue que j?ai échoué dans la gestion de ce dossier, mais je ne compte pas baisser les bras», a-t-il révélé. Enfin, M. Rahmani a mis l'accent sur le lien existant entre le développement économique et la bonne gouvernance, d'une part, et l'état de l'environnement, d'autre part, en faisant allusion aux bonnes performances de l'économie algérienne qui devraient être accompagnées par de nouvelles actions de protection de l'environnement. «Quand la croissance économique va bien, l'environnement va bien», conclura-t-il.