Trois milliards et demi de dollars par an, tel est le coût de la dépollution et du traitement des déchets. C'est ce qu'a révélé le ministre de l'Aménagement de territoire et de l'Environnement, M. chérif Rahmani, lors d'une conférence-débat qu'il a animée hier au forum d'El Djazaïr News. “L'environnement est constamment agressé”, a déclaré M. Chérif Rahmani, pour qui cette situation est liée aux problèmes socioéconomiques. Il explique que le patrimoine hydrique est constamment agressé par la pollution. “L'eau potable est rare, elle est constamment attaquée par des milliers de tonnes de déchets qui sont déversés quotidiennement par les industriels, les eaux usées… dans les oueds et même les nappes souterraines”, a affirmé le ministre avant d'évoquer le problème de la qualité du sol qui subit une double érosion due au vent et à la richesse hydrique. Enfin, il a soulevé la question de l'aménagement du territoire. “Nous avons un vaste territoire mais nous constatons une mauvaise répartition. Notons que toute la population est présente sur le littoral”, affirme-t-il. Il a déclaré qu'un rapport de l'environnement sera mis à la disposition du public dans les prochains jours. “L'adversaire est difficile car cela implique plusieurs secteurs tels que les domaines industriel, agricole, hydrique...”, atteste-t-il. Et d'expliquer : “Nous ne pouvons pas interdire au secteur de l'agronomie d'utiliser les pesticides, ou obliger les administrations de rouler avec des véhicules à essence sans plomb. Nous ne sommes pas responsables de l'environnement mais des précurseurs”, ajoute-il. À ce sujet, il a avoué que le combat mené pour interdire les sacs en plastique n'a pas eu l'écho favorable. “Un lobby s'est constitué au niveau de l'APN pour annuler cette proposition, et j'avoue que j'ai échoué dans la gestion de ce dossier, mais je ne vais pas baisser les bras”, a-t-il révélé. Outre ces indications, le ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement a mis l'accent sur les risques de la gestion de la décharge publique de Oued Smar en proposant de la déplacer. Il a indiqué également qu'il faut laisser la gestion des déchets aux institutions et aux personnes compétentes car les communes sont dépassées. Questionné au sujet de la cimenterie de Meftah, le ministre se dit satisfait du travail qui a été effectué. N. A.