Délits Dans ce quartier précisément, le brigandage se porte plutôt bien et risque, malheureusement, de connaître d?autres dérapages comme la recrudescence des agressions à domicile. Haï Bendaoud est considéré comme la «mecque» des voleurs qui sévissent à Oran. A lui seul, ce quartier, à l?est d?Oran, détient le triste record des cambriolages en tous genres. En fait, il est indéniable que tout ce qui peut être source de financement rapide est visé par les aigrefins. Garages, commerces, ateliers, véhicules, logements, tout y passe. Pour le dernier cité, à savoir le logement, l?opération est souvent risquée pour le voleur solitaire. Un cambrioleur a trouvé la mort pour être tombé sur le propriétaire de la maison. Ce dernier, réveillé en pleine nuit par des bruits suspects, a tiré un coup de feu sur le voleur qui tentait de pénétrer par la fenêtre de la cuisine. Agée de 23 ans, la victime était connue des services de sécurité et des habitants de haï Bendaoud pour ses acrobaties nocturnes? La canaille s?organise en bandes, se répartit les rôles qui vont du prospecteur au guetteur en passant par l?éclaireur ou le spécialiste de l?effraction. En outre, le succès de l?entreprise dépend souvent du degré de préparation, du sang-froid pour ne pas dire du toupet dont sont capables les détrousseurs et enfin de l?ingéniosité dans la planification. Sévissant de Fernandville à Derb en passant par haï Bendaoud, les malfrats n?ont pas de quartiers préférés, à l?exception, peut-être, des nouvelles cités qui prolifèrent dans la proche banlieue d?Oran. Ainsi, haï Bendaoud passe pour être la zone la plus visitée parce que très mal éclairée et que les possibilités de repli sont nombreuses. Celle-ci est d?ailleurs appelée par dérision la «cité-école pour voleurs stagiaires». On attend les malfrats par la porte ou les fenêtres, mais ceux-ci peuvent accéder par les toits. C?est ainsi que nombre d?artisans ont reçu la visite de ces voleurs qui, retirant les tuiles de la toiture, se laissent glisser dans l?atelier? Une autre équipe, composée de quinze cambrioleurs et qui vient d?être appréhendée par les éléments de la Gendarmerie nationale, opérait à haï Bendaoud de la manière suivante : lors de veillées funèbres, une «pleureuse» était toujours accompagnée de sa fille qui, entre autre, était chargée de relever la «topographie» des lieux et surtout de guetter le départ des occupants. Une fois en possession de ces précieuses indications, le logement est «pris en charge» au moment opportun par les forbans. D?autres voleurs, se composant de pseudomaçons itinérants qui, sous prétexte d?offrir leurs services, ouvraient le chemin au spécialiste du fric-frac qui n?est guère très loin? D?autres pilleurs font du porte-à-porte avec un panier à la main pour collecter du pain rassis. Et sous quelques miches de pain, dans le panier, se trouve le redoutable pied-de-biche, outil indispensable au monte-en-l?air. «Depuis le début de ce mois-ci, nous avons enregistré pas moins de 17 cambriolages de domiciles, 38 vols de têtes de paraboles, 9 vols de magasins, 8 de véhicules et autant d?agressions physiques sur des personnes seules ou âgées. Les malfaiteurs, qui commettent ces délits, sont bien organisés et bien renseignés», martèle avec colère le responsable du comité de quartier de haï Bendaoud.