Echec Depuis l'annonce de sa défaite au référendum contre le président Hugo Chavez, l'opposition vénézuélienne persiste à affirmer qu'il y a eu fraude, même si elle a été lâchée en cela par la principale organisation patronale du pays. Sauf coup de théâtre, Hugo Chavez restera donc président du Venezuela jusqu'en décembre 2006. D'autant que Washington a aussi «reconnu», fût-ce tardivement, les résultats qui «montrent que le Président (vénézuélien) a reçu le soutien d'une majorité des électeurs». Un coup dur pour une opposition qui traîne des boulets : soutien au coup d'Etat contre Chavez le 11 avril 2002 et grève pétrolière politique désastreuse fin 2002-début 2003. Julio Borges, leader du parti Primero Justicia, l'avouait récemment : «Nous avons tout fait à l'envers.» Primero Justicia, parti émergent dirigé par de jeunes loups formés aux Etats-Unis, propose une politique de droite libérale et sociale. Il pourra encore jouer un rôle. Le cas du représentant de la droite dure, Henrique Salas Römer, est plus délicat. Vaincu par Chavez en 1998, il semble appartenir au passé. Sauf à capitaliser sur son implication relative dans l?opposition ou à passer le flambeau à son fils, Henrique Fernando. Enrique Mendoza, figure principale de l?opposition et issu du parti chrétien-démocrate en déshérence, Copei, jouit d'une popularité importante, mais pourra-t-il la conserver si la fraude n'est pas prouvée et qu'il passe pour un mauvais perdant, voire un «antidémocrate» ? A gauche, le Mouvement vers le socialisme (MAS), fondé par les anciens guérilleros Pompeyo Marquez et Teodoro Petkoff, a été décrédibilisé par un passage aux affaires manqué dans le gouvernement de l'ex-Copei du président Caldera, entre 1994 et 1998. Considéré comme un opposant mesuré à Chavez, le parti manque surtout de jeunes troupes. Paradoxalement, c'est le parti social-démocrate Action démocratique (AD), fustigé par Chavez pour sa gestion du pays en alternance avec Copei pendant quarante ans, qui semble le mieux préparé à prendre la relève. «C'est une formation avec une base populaire importante, notamment dans l'intérieur du pays. Il y a eu du clientélisme et de la corruption, c'est vrai, mais aussi des avancées : alphabétisation, santé. Aujourd'hui, il y a des jeunes dans les mairies, les régions, il faut simplement qu'ils arrivent à la tête du parti», assure Luis, militant d?AD de 28 ans.