Résumé de la 4e partie De retour à El-Oued, la caravane de Mahmoud et de ses compagnons est prise dans une tempête de sable. Il continue son récit. «La tempête faisait rage. Nous nous étions réfugiés ainsi que nos bêtes sous une dune de sable, attendant qu'elle s'apaise. Nous étions décidés à reprendre aussitôt la route, mais la tempête a duré et quand elle s?est enfin calmée, il faisait nuit. ?Il vaut mieux bivouaquer ici, a dit notre chef, demain nous reprendrons la route !? Nous avons donc passé la nuit sur place, un peu fâchés d?avoir perdu plusieurs heures, des heures qui nous auraient rapprochés de chez nous ! ? C'est donc cette tempête qui a causé votre perte ? demande Slimane, le grand-père du jeune homme. ? Oui, dit-il, mais c'est une cause indirecte... Ce qui nous a surtout perdus, c'est notre cupidité ! ? Continue ton récit, dit le vieillard. ? Nous sommes repartis le matin, de bonne heure. Nous avions à peine parcouru quelques dizaines de mètres que nos guides se sont arrêtés. ?Que se passe-t-il ?? leur demande notre chef. ?Nous nous sommes écartés de notre route, disent-ils. C'est sans doute à cause de la tempête? Dans la hâte de trouver un abri, nous avons changé d'itinéraire !? ?Eh bien, retrouvez la route ! dit le chef. ? Il faut aller plus au Nord, dit l'un des guides. ? Je pense qu'il faut plutôt prendre la direction du Sud, dit le second. ? Non, il faut aller plus à l'Est !? Ils étaient en désaccord, en fait nous avons fini par comprendre qu'on était perdus et que nos guides, eux, avaient perdu leurs repères. Nous nous regardions, atterrés : qu'allions-nous faire ? Les hommes se consultent, les guides, eux, n'osent plus rien dire. ?Allons à la grâce de Dieu, dit un homme. Recourons au sort.? On a posé un couteau sur une pierre et on l'a fait tournoyer : nous allions prendre la direction qu'il nous indiquait... La caravane s'est remise en marche. J'ai entendu mon père et mon oncle discuter : ils avaient fait à plusieurs reprises la route Ghadamès-EI Oued mais ils ne reconnaissaient pas le paysage? Comme s'il y avait une différence entre un coin du Sahara et un autre. Mais je me dis que si mon père et mon oncle faisaient cette réflexion, ils avaient leurs raisons ! La journée est sur le point de se terminer et nous ne savions pas où nous nous trouvions. ?Ne t'inquiète pas, me dit mon père, nous avons suivi la bonne route.? Je me rappelais les propos qu'il avait tenus à mon oncle et je lui ai dit avec angoisse : ?Et si nous nous étions perdus ? ? Nous sommes entre les mains de Dieu, m'a-t-il répondu, il fera de nous ce qu'il voudra.? Il s'est étendu pour dormir. J'ai fait comme lui, mais je n'ai pu fermer l'?il, rongé par l'inquiétude.» (A suivre...)