Résumé de la 38e partie ■ Avant de quitter le Dr Durand, Mme Claire lui demande un petit service... Elle s'appelle Eliane, matricule 310, mais les autres détenues l'ont surnommée la Baronne. Vous verrez, c'est une femme racée et élégante. Elle a été mannequin autrefois. Pensezvous que vous pourriez lui rendre visite dans sa cellule? Car pour l'instant son état ne nécessite nullement son transfert à l'infirmerie. — Rien ne m'interdit de me rendre auprès d'une détenue. Mais a-t-elle réclamé ma présence ? — Non. Et elle ne le fera pas. C'est bien cela qui m'inquiète. Je voudrais vraiment que vous alliez la voir, et après cela nous en discuterions ensemble pour savoir ce qu'on pourrait faire pour elle. — C'est entendu. J'irai voir cette Baronne. Votre demande est formulée avec tant de spontanéité et de générosité que je ne me sens vraiment pas le droit de refuser. Et puis, si nous arrivons à quelque chose, nous aurons ainsi démontré à l'administralion pénitentiaire qu'il faut encourager la collaboration des visiteuses avec les médecins de prison ! Je note: le 310. — Au premier étage. — Je vous promets d'aller la voir dès demain. — Comment présenterez-vous la chose à la directrice ? — Le plus simplement du monde. Je lui expliquerai qu'une détenue a besoin de mes services et que c'est vous, la visiteuse, qui m'en avez informé. Cela devrait suffire. — J'étais sûre que vous étiez un chic type, docteur ! Vous verrez, c'est une femme charmante. — Pourquoi est-elle en prison ? — Elle a tué son amant. Mais il l'avait abandonnée après s'être conduit de manière ignoble avec elle. — Un crime passionnel, alors ? — Un crime d'amour, oui. Seulement, le drame, c'est qu'elle continue d'aimer follement cet homme, par-delà la mort. — Avec le temps, ce genre d'histoires finit toujours par s'arranger... — Peut-être. Mais pour l'instant elle est gravement déprimée. Je peux compter sur vous, alors ? — Tout à fait. — Merci. Surtout, merci pour elle. Et à bientôt, Jacques ! Rentrée chez elle, madame Claire s'assit sur son lit. Elle se sentait anéantie, incapable de faire quoi que ce soit. Elle envisageait presque avec angoisse de devoir bientôt se rendre au réfectoire où serait servi le repas du soir et elle se demandait si elle n'allait pas tout simplement se passer de dîner... Une étrange lassitude avait envahi tout son corps. Elle n'avait pas connu une telle exaltation nerveuse depuis le jour où elle avait décidé de changer complètement sa vie pour se dévouer au sort des détenues. Que lui arrivait-il donc? Elle le savait sans oser se l'avouer: elle était un peu amoureuse. Sœur Dorothée avait raison : ce jeune docteur n'était pas, seulement beau garçon. A suivre