Deuil Un drame vient de frapper la corporation des travailleurs de la Sntf. Azzedine El-Hadj Kouider, conducteur de train, vient de rendre l'âme à l?hôpital Zemirli. Le communiqué de la Société nationale des transports ferroviaires précise que ce jeune de 26 ans a succombé à ses blessures causées par un jet de pierres par une «main assassine survenu le 4 septembre à 18h 33 à l?entrée de la gare d?El-Harrach dans la section de voie située entre les stations du Caroubier et d?El-Harrach» En signe de solidarité, mais aussi de protestation, les travailleurs observent ce dimanche un arrêt de travail. C?est ainsi que la circulation des trains de banlieue, régionales et grandes lignes, est suspendue pour la journée. Hormis le train à destination d?Oran de 8h 50 qui a pris le départ, aucun autre n?avait démarré du moins jusqu?à 10h, les travailleurs rencontrés à la gare de l?Agha n?ayant pas exclu une reprise du trafic d?un moment à l?autre. «Notre objectif n?est pas de pénaliser les usagers, mais seulement d?attirer l?attention des pouvoirs publics sur la nécessité de nous assurer plus de sécurité.» L?ambiance était lourde et tendue ce matin dans cette gare. Les travailleurs sous le choc parlaient de leur collègue lapidé la veille et décédé peu de temps après. Dehors, les voyageurs, désemparés, attendaient une éventuelle reprise des dessertes. Ils n?étaient visiblement pas tous au courant de la raison dramatique à l?origine de la suppression de leurs voyages. Travailleurs et usagers sont tous unanimes cependant à maintenir qu?El-Harrach-Gué de Constantine est une ligne à hauts risques. C?est effectivement sur ce parcours que l?on dénombre le plus grand nombre d?agressions et de jets de pierres. Les voyageurs s?empressent d?ailleurs toujours de baisser leurs vitres dès qu?ils arrivent au niveau de ce tronçon. Cela ne les a pas toujours épargnés puisque, à plusieurs reprises, on a dénombré des accidents, dont certains mortels, dont ont été victimes les passagers. Mais c?est la première fois qu?un travailleur de la Sntf paye de sa vie ces comportements d?un autre âge. Dans la crise de transport que connaît le pays, le train demeure un moyen prisé par de nombreux Algériens du fait des commodités qu?il offre. L?insécurité qui y règne de plus en plus risque de le discréditer. Des solutions s?imposent maintenant avant que la situation n?échappe à tout contrôle. Si tout le monde est concerné y compris les citoyens, les pouvoirs publics sont particulièrement interpellés.